Après trois jours dans les murs de Libération à faire un “audit”, François Le Hodey (administrateur de Libération et patron de la Libre Belgique) a présenté cet après-midi en conseil d’administration, à Libération, sa proposition pour « sauver » Libération:
107 suppressions d’emplois sur 280 salariés.
Rappelons que Libération a déjà fait un plan social en mars dernier de 55 personnes et qu’une dizaine de salariés ont quitté depuis l’entreprise.
Dans le détail de cette “proposition” verrait le départ de 102 à 107 salariés:
– 50 à 55 suppressions de postes sur 138 dans “la rédaction écrivante”
– 16 suppressions sur 28 pour l’édition (les secrétaires de rédaction)
– le service photo (une douzaine de personnes) verrait ses effectifs divisés par deux
– le service documentation disparaîtrait
Le conseil a été suspendu et il reprendra le 13 novembre. A la sortie, l’AFP a recueilli les déclarations suivantes:
Catherine Maussion, gérante de la Société civile des personnels de Libération (SCPL): “le schéma proposé est pour le moment proprement inconcevable. Quels financements sont assurés derrière? Est-il possible de faire un journal de qualité avec autant de suppressions d’emploi? On a dit qu’on se mettait autour de la table pour voir s’il y avait quelque chose à tirer de tout ça, si on pouvait garantir un financement et à quelle hauteur. On reprend le travail sur la base de ce schéma. Des réunions sont prévues dès mercredi 8 novembre entre les différentes parties”.
Vittorio de Filippis, PDG de Libération: “Nous allons à la fois chiffrer les investissements nécessaires à ce plan et les pertes intercalaires”, c’est-à-dire induites par la transition d’un système à l’autre, et “les conséquences sociales”.
François Wenz-Dumas (SNJ): “Nous étions 340 début février, si on suivait les recommandations de cet audit, on se retrouverait à 180 salariés. C’est totalement inacceptable. Libération risque de se replonger dans un conflit social alors que nous avions fait toutes les propositions pour trouver une solution en douceur”.
Voici ce qu’on peut lire sur le site de soutien à Libération, le site de la Société des Lecteurs de Libération :
Cette purge était certes attendue. Lors de son audit, François Le Hodey n’avait pas caché qu’il trouvait qu’il y avait trop de monde à Libération. Et le fait qu’il soit mandaté par Rothschild, qui lui préconisait 90 suppressions de postes, n’était naturellement pas de bon augure pour les salariés de Libé. Mais on ne vous cache pas que, à la sortie du conseil, l’atmosphère était très lourde parmi les salariés.
De source syndicale, aucune des parties n’aurait cédé. La Société civile des personnels de Libération (SCPL), qui défend le projet d’Edwy Plenel, ne voudrait pas entendre parler de ces cent suppressions de poste et menacerait d’utiliser son droit de veto.
Auparavant, le président du groupe socialiste au Sénat, Jean-Pierre Bel, a appelé Dominique de Villepin à ne pas laisser disparaître le journal. Dans un communiqué, le sénateur de l’Ariège « demande au premier ministre, au moment où s’ouvre une réunion cruciale entre la société des rédacteurs du quotidien Libération et l’actionnaire de référence, de tout mettre en œuvre pour éviter la disparition de ce journal, qui serait une perte irrémédiable pour le débat démocratique en France ».
Créateur et rédacteur en chef de L'Observatoire des Médias. Journaliste, consultant. Conseil strat. digitale. Intervenant : ESJ-CFPJ-IPJ-CELSA. Ex Libé, LePost.fr.
on se demande ce que fait François Le Hodey,fils d’un prince consort qui a épousé une riche hétirière belge (lafarge)liée à l’exploitation des enfants dans les mines du Borinage.
Bref, c’est toujours le fric et l’indécence qui dirige le monde (sans jeu de mot).
Philippe van Innis