Le métier de secrétaire de rédaction est un métier qui se raréfie, surtout lorsqu'il s'agit de mettre à jour un site internet.
Ce matin, 10h30, sur le site de la Tribune, une dépêche AFP est reprise , dont voici le titre :
La dépêche de l'AFP a été modifiée, agrémentée de petits commentaires, et mise en ligne avec en bonus cette audience qui devient masculine. Mais pourquoi? Pourquoi la faute n'est-elle toujours pas corrigée le lendemain? Pourquoi ne pas avoir repris la dépêche originale, sans faute?
Voici les modifications apportées à la dépêche :
– au début, lorsque TF1 est citée, on a en plus "la chaîne de télévision du groupe Bouygues";
– la Coupe du monde de football est flanquée d'un "qui s'est tenue cet été en Allemagne";
– et la cerise sur le gâteau, c'est à côté de l'abréviation CPE, la précision "le Contrat Première Embauche".
Pour ma part, je suis d'accord avec Alain Girard, secrétaire général du SNJ, premier syndicat de la profession :
"Le journalisme repose véritablement sur deux têtes: le rédacteur, qui cherche l'info et la traite, et le secrétaire de rédaction, qui a un regard extérieur, qui peut évaluer l'information, la hiérarchiser et la mettre en scène".
À la mi-décembre, les journalistes du Parisien s'étaient mis en grève suite à un comité d'entreprise au cours duquel la direction du quotidien avait annoncé son intention de supprimer, à terme, la fonction de secrétaire de rédaction. Selon la direction du Parisien, l'adoption d'un nouveau système rédactionnel permettait de supprimer 55 postes de SR, en confiant leur travail aux chefs de services. Les SR n'auraient pas été pas licenciés pour autant, la direction prévoyait de les affecter à des postes de reporters ou d'encadrement.
La direction du quotidien affirmera un peu plus tard que la suppression des postes de secrétaires de rédaction n'était qu'une hypothèse de travail. Machine arrière, donc.
Alors, lorsqu'il n'y a pas vraiment de nouvelle information à ajouter à la dépêche, pourquoi l'éditer, au risque de rajouter des fautes? La Tribune utilise depuis quelques mois Méthode, leur nouveau système de publication, et Méthode est complètement compatible avec Pro-Lexis, mais sur le site de l'éditeur de l'excellent correcteur, on ne trouve pas La Tribune dans la liste des clients.
Alors il serait temps, soit de l'installer, soit de rajouter comme règle avant publication le passage d'un correcteur grammatical, y compris dans les titres, ou alors, la vérification de la mise en ligne par un secrétaire de rédaction.