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Alain Duhamel, Alain Minc, Philippe Meyer et la présidentielle

Lu dans La lettre du 6 mai, newsletter de l'Edition Abonnés du Monde, une question de Daniel Sartène, avec la réponse de Jean-Marie Colombani :

Alain Minc, qui occupe une position non négligeable dans votre organisation, a récemment (http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/fouduroi/index.php?id=52067) déclaré vouloir voter pour M. Sarkozy. J'aimerais connaître votre opinion sur ce sujet, compte tenu de l'affaire "Duhamel-France 2-Bayrou".

Question posée par Daniel Sartène

Alain Minc préside le conseil de surveillance du groupe Le Monde. Le conseil de surveillance est, comme son nom l'indique, un organe de contrôle, qui n'a pas de rôle opérationnel. Ses membres, au nombre de 20, sont liés par une charte qui interdit toute immixion dans le contenu éditorial des journaux du groupe, donc qui interdit toute intervention dans le contenu du Monde.
Le quotidien, lorsqu'il s'engage, le fait chaque jour dans l'éditorial non signé publié en page 2; et plus rarement par la plume de son directeur [Jean-Marie Colombani]. Ce dernier est donc le seul à pouvoir s'engager au nom du Monde et engager Le Monde; il l'a fait à chacune des échéances électorales, comme l'avaient fait avant lui tous ses prédécesseurs. Il le fera de nouveau avant le premier tour de l'élection présidentielle. Alain Minc, lorsqu'il s'engage, exprime donc le point de vue du citoyen Alain Minc, aussi libre de ses prises de position que l'est Le Monde pour les siennes propres.

Jean-Marie Colombani, directeur du Monde

Dans le même temps, le journaliste Philippe Meyer a conseillé à "chaque journaliste chargé de suivre les affaires publiques" de déclarer "sans haine et sans crainte pour quel candidat il penche", en se prononçant quant à lui pour François Bayrou.

C'est avec ces mots qu'il a réagit, dans sa chronique de France Culture dimanche, à la suspension d'antenne d'Alain Duhamel sur France Télévisions et sur RTL jusqu'à la fin de la campagne électorale après sa prise de position en faveur du candidat UDF lors d'une réunion à Sciences Po filmée à son insu et postée sur le site Dailymotion.com.

«Si l'utilisation d'images volées, prises dans un cercle privé à l'insu de l'intéressé et diffusées sans qu'il en soit informé devient une pratique légitimée -et c'est bien ce que viennent de faire France Télévisions et RTL- n'importe quel journaliste amené, comme tout le monde, à exprimer ses choix par exemple au cour d'une réunion de famille ou sur son lieu de travail peut se trouver dans la même situation», a estimé Philippe Meyer.

«Le meilleur moyen -et sans doute le seul- d'empêcher cette situation est que chaque journaliste chargé de suivre les affaires publiques déclare sans haine et sans crainte pour quel candidat il penche", a-t-il ajouté, en affirmant que "c'est en vertu de cette analyse (…) que je déclare, que, si je devais me rendre aux urnes ce dimanche, je voterais pour François Bayrou».

Philippe Meyer est producteur de "l'Esprit Public" sur France Culture le dimanche et anime l'émission "La prochaine fois je vous le chanterai" sur France Inter, toujours le dimanche.

Un autre soutien s'est déclaré en faveur de Nicolas Sarkozy en la personne de Vincent Mac Doom. Dans l'hebdomadaire Le Point de cette semaine, il déclare « C'est une personne qui est souvent caricaturée, comme moi, et qui dérange beaucoup par son atypisme. Malgré cela, il doit continuer à dire les choses franchement et avec courage ».
(Avec AFP)

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