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La semaine dernière se tenaient à Lille les premières Assises du journalisme. Au vu du sondage publié mercredi dernier, on aurait pu croire que les nouveaux médias et leurs opportunités avaient été adoptés par les journalistes. Ils étaient 62% à considérer le multimédia comme une chance et 70% à approuver le journalisme des bloggueurs.
Vendredi matin, un atelier s’intitulait même Internet : Le moment de tous les possibles ?
Les pure players (Terra Economica, l’agence de vidéo 18/35) y abordent la difficulté de trouver un modèle économique viable, tandis que les médias plus installés (INA, Le Figaro, Sogemédia) discutent multitasking, complémentarité print/web et ciblage de l’audience.
Alors que le débat touche à sa fin, le micro est offert à Edwy Plenel, véritable star de ces Assises. Et là, c’est la désillusion.
Etudiants et journalistes notent avidement la parole du professeur, qui prône tout d’abord le passage à un modèle payant. Le consommateur, décidemment très candide, doit être amené à réaliser que la production d’information a un coût. Plenel avoue même avoir été viré du Monde (en partie) pour avoir voulu revenir à un site entièrement payant.
Mais le vrai danger, pour Plenel et beaucoup d’autres présents à Lille, c’est la confusion entre le journalisme certifié 100% authentique et l’amateurisme d’internet, empire de la rumeur et fossoyeur des valeurs vraies de la profession.
Le droit à l’information, dont il a beaucoup été question, est encore vu comme un droit pour les envoyés spéciaux à Amman de nous parler d’Irak mieux que les bloggueurs de Bagdad.
Les journalistes affirment pourtant dans l’appel des Assises vouloir restaurer la confiance avec les citoyens. Seriner que l’information ne peut provenir que des médias traditionnels ne risque pas d’exciter outre mesure lesdits citoyens.
D’ailleurs, lors de l’atelier internet, il n’a été qu’une fois question de Web 2.0. Pour évoquer un rêve (sic !).