M. Polanco, lors de l'assemblée générale de Prisa jeudi, avait souligné la difficulté pour son groupe de travailler dans une ambiance politique crispée, marquée par un "désir de revanche" du Parti Populaire d'opposition (PP, droite) face au gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero. Selon lui les récentes actions de protestation du PP, entre autre sur la question basque, pouvaient être assimilées à "une manifestation de ce qu'est le franquisme pur et dur", une allusion à la dictature de Francisco Franco (1939-75).
Ces déclarations ont été qualifiées d'"intolérables" et représenteraient une "agression injustifiée" contre un parti démocratique représentant des millions d'Espagnols, selon le parti PP dans un communiqué, soulignant le "profond sectarisme" de M. Polanco. Le parti de droite cessera toutes relations (participation aux programmes ainsi que demandes d'interviews) avec les médias faisant partie du groupe Prisa, tant que M. Polanco n'aura pas rectifié "publiquement et sans équivoque" ses propos, a précisé le communiqué.
José Blanco, numéro 2 du Parti socialiste au Pouvoir (PSOE), a immédiatement qualifié cette décision "d'attaque très grave contre une entreprise privée de communication". Le groupe Prisa est en effet réputé proche du gouvernement socialiste.
Outre El Pais, premier quotidien généraliste espagnol, Prisa contrôle notamment la radio privée Cadena Ser, le quotidien sportif AS, la chaîne de télévision Cuatro et détient des participations dans le journal français Le Monde (15,5%) et dans Sogecable, l'opérateur de Canal Plus en Espagne.
(avec AFP)