Plus d'un lecteur de Libération grincera des dents lorsqu'il lira l'édito de Nicolas Beytout dans son journal.
Libé a décidé de "jouer l'ouverture" dans son édition de vendredi et "ouvre" ainsi "ses colonnes à Nicolas Beytout, François d'Orcival, Alexandre Adler, Jean d'Ormesson, Philippe Manière, Denis Tillinac, Philippe Tesson et Eric Neuhoff".
"A sa manière, donc, Libération joue l'ouverture. Pour ce numéro spécial, notre journal a demandé à des plumes brillantes, mais orientées différemment des siennes, de commenter l'actualité d'aujourd'hui", explique Laurent Joffrin dans son éditorial.
"Bien sûr, il s'agit d'un clin d'oeil", précise aussitôt le président du directoire de Libération. "Un journal n'est pas un parti et cette escapade est exempte de toute arrière-pensée politique", rassure l'éditorialiste.
Invité à écrire l'éditorial de la page 3, Nicolas Beytout déclare: "Si j'étais de gauche, j'adorerais l'ouverture. Je me réjouirais de ces manoeuvres qui éloignent les éléphants, fragilisent les gazelles et laissent une chance aux perdreaux de l'année".
Et le directeur de la rédaction du Figaro d'en conclure que s'il était "de gauche et lecteur de Libération", il "adorerait le Figaro". Condescendance cinglante? Ouverture dangereuse… et forcément polémique? Opportunité marketing? Des plumes brillantes pour une brillante idée? Les avis divergent.
(Avec AFP)
BOF !
M’est avis que L. Joffrin ne sait plus quoi faire pour recoller les morceaux, après s’être banané en supportant ouvertement Ségolène Royal.
Le fait de préciser que Libé n’est pas en train de se convertir à la pensée libérale montre bien l’ambiguité éditoriale du titre et les soupçons qui peuvent encore peser sur son positionnement.
Bonnes vacances si tu en prend !