Mission Défense: moins ludique et plus luddiste que le Hezb' |
Certains jeunes libanais l’attendaient depuis des mois : la nouvelle version de Special Forces est sortie la semaine dernière ! La première mission de ce jeu vidéo ? Attaquer deux jeeps israéliennes, prendre deux otages et tuer les autres.
Comme dans la vraie guerre des 34 jours, le joueur va devoir se battre à Bint Jbeil et Maroun Al-Ras, puis, dans les missions plus avancées, attaquer des tanks et des corvettes (via Ynetnews). Pas question de choisir son camp, le joueur ne peut qu’appartenir au Hezbollah. Normal, c’est lui qui publie le jeu.
Les cyniques remarqueront que Nasrallah copie sans vergogne le Grand Satan (aka l’armée US), qui lave les cervelles sous les petites têtes blondes avec le jeu America’s Army, disponible sur son site depuis 2002.
Pour diffuser leurs valeurs et attirer les prospects, les soudards de tous les pays savent bien que de faire défiler une colonne de tanks sous les yeux des contribuables ne suffit pas. Il faut segmenter au plus précis et utiliser des canaux appropriés à la cible. Même nos bidasses le font !
Quelles leçons pour les médias ?
Les marques médias doivent suivre le même chemin. Pas pour éditer des doomlikes ni pour implanter un feed RSS dans World of Warcraft, mais pour développer un marketing plus adapté. Pour la plupart des marques de presse, les prospects restent les jeunes adultes. Or, on constate que près de la moitié d’entre eux utilise les réseaux sociaux.
Pourquoi n’y a-t-il que le Washington Post pour se montrer sur Facebook ? J’attends avec impatience une Facebook App de Libé qui me permette d’évaluer mon empreinte écologique, celle de La Croix qui montre mes tendances spirituelles à mes friends ou la page de L’Equipe sur MySpace !
Nicolas Kayser-Bril est étudiant en économie des médias. Il blogue sur Window on the Media et prépare actuellement une étude des médias postsoviétiques avec le projet Vostok2.0