Comme le criait Bertrand Cantat avant d'atterrir au cachot, huit milliards potentiels de crétins consomment avidement la pourriture que crachent les médias.
Pourtant, selon un sondage du Pew Institute publié au début du mois, 87% des Américains considèrent que les médias parlent trop des scandales et des infos people. Ils seraient 8% à trouver que les médias les couvrent suffisamment, et, pour 2% d'exigeants abrutis, pas assez.
Pour Kristine Lowe, ces résultats montrent la schizophrénie du public. C'est vrai qu'il suffit de regarder les articles les plus consultés de n'importe quel site web pour s'apercevoir qu'un titre contenant les lettres S, E et X fait s'envoler le pageview. Lowe pense que soit les 87% de bien-pensants cultivent un petit péché mignon, soit les 8% de satisfaits lisent ces articles des millions de fois.
Mais si l'intérêt porté au cul et la drogue, comme l'écrivait Joël dans les commentaire avant-hier, sera toujours plus grand que celui porté aux inondations en Corée du Nord, et c'est bien normal, peut-être considérons-nous que ces sujets ne peuvent être placés sur un pied d'égalité.
Si un lecteur du Monde clique sur l'article Le McDonald's du sexe pour une raison inavouable, son expérience de consommation sera légèrement altérée. Après tout, il était venu pour s'informer sérieusement, pas pour lire du softporn.
L'équilibre reste délicat à trouver quand on veut maximiser les pages vues sans abîmer sa marque.
Le consommateur idéal ? Photo : Vertigogen. |