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EXCLUSIF: La lettre de la rédaction des Echos à Marjorie Scardino, PDG de Pearson

Ce matin, au siège du journal Les Echos, a eu lieu un vote, dont le but était de montrer que les rédactions du groupe Les Echos étaient unies, afin de réagir aux rumeurs de "première dissonance" à l'intérieur de la rédaction (Le Figaro d'aujourd'hui). Les directions ont jugé nécessaire de confirmer la démarche qu'elles avaient initiée le 11 juillet en demandant à Marjorie Scardino de bien vouloir prendre en compte l'offre de Fimalac. Une lettre a été écrite dans ce sens.

Au siège des Echos, ce matin

Les directions ont posé aux rédactions la question suivante :

Approuvez vous, oui ou non, cette démarche ?

OUI : 210 (93,75%)
NON : 5
BLANCS ET NULS : 9

L'Observatoire des Médias s'est procuré la lettre, que voici:

Lettre des rédactions des « Echos » à Marjorie Scardino, CEO de PearsonChère Marjorie,Alors que vous poursuivez les négociations en vue de la vente des Echos au groupe LVMH, les rédactions en chef des titres du groupe considèrent, que depuis leur dernier courrier (les Echos du 12 juillet), rien n’a fondamentalement changé. Dans cette lettre, nous vous faisions part de notre souhait de trouver une issue à la crise permettant de satisfaire à la fois les intérêts des actionnaires de Pearson, des personnels des Echos et de leurs lecteurs – à travers la préservation de l’indépendance éditoriale des rédactions. C’est ce qui expliquait, c’est ce qui explique toujours notre souhait que vous preniez en compte l’offre de rachat présentée par Fimalac.
Rien n’a changé. Nous continuons à penser que l’intégration des « Echos » dans un groupe industriel comme LVMH pourrait remettre en cause sa crédibilité, les journalistes étant souvent menacés de se trouver en situation de conflit d’intérêt. Nous suivons les projets de cession de Financial Times Deutschland évoqués dans les médias allemands ces derniers jours. Nous constatons – et nous en réjouissons pour nos confrères du FT Deutschland – que Pearson n’envisage de vendre ses parts ni à Krupp ni à Nivéa, mais bel et bien à un groupe spécialisé dans l’information. Comme le rappelait le président de la Société des Journalistes dans le Monde, « dans aucun pays capitaliste au monde, le principal quotidien économique n’appartient à un groupe industriel ».
La presse est, vous le savez, un métier : LVMH n’y a jamais révélé un quelconque talent. Nous n’insisterons pas sur ses performances passées dans ce domaine. Depuis les débuts de ces négociations exclusives, les lecteurs nous ont apporté, massivement, leur soutien dans notre opposition à l’intégration des Echos dans un groupe industriel. La liste des personnalités signataires de l’appel à l’indépendance des Echos, qui continue à s’allonger, comme la forte progression de nos ventes en kiosque en témoignent (+14% en juin, +17% en juillet, +31% en août)
Rien n’a changé ? Si. Tout, dans le comportement de LVMH depuis les débuts de la négociation, vient conforter nos craintes. Ses louvoiements autour de l’avenir de la Tribune comme les incertitudes qui règnent sur son projet pour les Echos nous inquiètent. Comme sa politique de division et de déstabilisation de la rédaction, véritable poison pour un journal. Nous continuons donc à souhaiter que vous preniez en compte l’offre de Fimalac.

Cadeau Bonus, un diaporama des images que l’on peut trouver sur les murs, au siège des Echos, rue du 4 Septembre.



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