Si vous vous êtes ennuyé devant un écran la semaine dernière, vous avez peut-être essayé le nouveau jeu de Chevron, Energyville. Comme une sorte de SimCity2000 en Flash, le jeu vous demande d'effectuer les principaux choix énergétiques d'une métropole entre 2007 et 2030.
La partie dure une dizaine de minutes, après quoi vous avez l'impression que les défis énergétiques sont importants mais pas insurmontables et que les professionnels (lire : Chevron) ont la situation bien en main. Le tout dans une belle interface à la sauce 2.0 autour des questions d'énergie, willyoujoinus.com.
Chevron: I'm loving it. Photo ccgd. |
Le plus remarquable reste que la plateforme du jeu a été élaborée par The Economist Group, que l'on considère souvent comme un éditeur de presse, pour accompagner le numéro spécial de The Economist sur l'énergie nucléaire.
Soit, le groupe a déjà un pied hors de l'actu avec The Economist Intelligence Unit. Mais Le Monde possède également des marques qui ne se focalisent pas sur l'information immédiate, comme Le Monde Dossiers&Documents ou le Bilan du Monde, sans pour autant utiliser le web au-delà de l'actu.
Pearson a intégré qu'il se doit d'offrir à ses consommateurs, sur le web comme sur le papier, une certaine vision du monde, comme toute lifestyle brand, médias compris. Or, on utilise le web, par ordre décroissant, pour travailler, jouer, socialiser et s'informer.
Si elles veulent conserver leur statut sur le web, les marques médias doivent explorer de nouveaux canaux d'interaction avec leurs consommateurs. Les jeux en ligne représentent un moyen efficace et rentable de parvenir à cette fin, comme on l'avait dit le mois dernier.
Nicolas Kayser-Bril est étudiant en économie des médias. Il blogue sur Window on the Media et prépare actuellement une étude des médias postsoviétiques avec le projet Vostok2.0
A mon avis, que les journaux se transforment en marque média est plutôt une mauvaise chose. Ce n’est pas leur vocation : à la base, c’est informer leur métier. Et pas de lancer des jeux. C’est du même acabit pour moi que de lancer des produits dérivés : Téléstar (158 pages), qui est distribué avec un livre de cuisine qui fait le double de pages. Ou les journaux espagnols distribués avec leur batterie de coupons détachables… C’est du marketing. Maintenant, je reconnais, vu l’état de la presse aujourd’hui, que tous les moyens sont bons, peut-être, pour continuer d’exister. Mais c’est dommage.
Magaud,
On peut très bien informer avec autre chose que du papier et des articles. Le web offre au journaliste plein de nouveaux outils pour faire passer ses idées et ces jeux en Flash font partie du récit multimédia (multimedia storytelling).
Ensuite, utiliser le réseau de distribution presse pour vendre des produits plus rentables, c’est un autre problème. Mais comme vous le dites, ça permet de faire rentrer du cash chez les éditeurs.