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Elkabbach, garant de l’éthique journalistique

C’est beau, la radio, l’information.

Je veux bien évidemment parler de l’annonce de la mort de Pascal Sevran, une fausse information imposée à l’antenne par le patron d’Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach.

Il y avait le label Tessier pour les sites internet, et voilà qu’était en train d’arriver le comité d’éthique Elkabbach.

Et oui, c’est fin mars que nous l’avons appris, un groupe de réflexion éthique était en cours de constitution au sein de la rédaction d’Europe 1, chargé de travailler à la vérification des informations données notamment par les sites internet. Mais pas seulement le site internet d’Europe 1, les sites internet en général, et oui.

Mais pourquoi donc? L’internaute est trop con, pour faire la part des choses?

Lors d’un déjeuner de l’association des journalistes médias (AJM), Elkabbach avait dit que le groupe en question serait chargé de réfléchir sur « les sources, la vérification de l’information, la crédibilité des sites internet, des blogs, les rumeurs, les frontières entre la vie publique et la vie privée ».

Et bien il me semble que ce groupe est mort-né. Ou du moins sa portée. Il devra désormais plutôt se cantonner à Europe 1 qu’au reste de la sphère médiatique française.

Car l’information sur une présupposée mort de Pascal Sevran, ce n’est pas une information comme les autres. C’est une info de carnet, mais aussi une info people, et puis on annonce pas la mort d’une personne sans avoir vérifié les faits. C’est une question de nombre… Lorsqu’il y a un accident ou un attentat, oui, malheureusement, auprès du public, ce il y a peu de différence lorsqu’on annonce 15 ou 16 morts. L’erreur est possible, et les morts sont anonymes.

Voici un autre extrait de ce que le patron d’Europe 1 assénait :

« Tous les jours nous sommes bombardés d’informations de sites, les uns sérieux, les autres lançant des informations uniquement pour asseoir leur existence. Ils nous appartient d’essayer de savoir si les contenus sont vérifiés »

Tous les mots du directeur d’Europe 1 sonnaient déjà d’une façon étrange, avec cette histoire de vérification de l’internet, au moment de sa décalaration. Mais là, tous les mots résonnent encore plus fort:

« En ayant l’oeil rivé sur les ventes ou les clics, on pourrait voir dans les informations outrancières un salut commercial. Or c’est un salut provisoire, une mode, et au final un danger car on arrivera à saturation »

Un peu plus tard, Elkabbach a encore enfoncé le clou, dans une interview accordée au journal La Croix :

Si elles permettent d’élargir l’offre à la planète et de favoriser comme jamais l’accès à l’information pour tous, elles s’accompagnent par ailleurs d’une suspicion : quelle est la part du vrai et du faux, de l’annonce et du ragot, du savoir et de l’opinion ? Une information lancée sur le Net peut être reprise par tous les médias hexagonaux, voire internationaux. À l’ère de l’immédiateté, de l’apparence, de la dictature de l’émotion, la contagion est générale. À la manière du marché boursier, il y a une hypersensibilité et une hyperréactivité à toutes les nouvelles, vraies ou fausses. Il faut bien comprendre que cette mécanique emporte tout le système médiatique, et, avec lui, l’indispensable respect de la vie privée, de la dignité, de l’intimité. Même les maîtres en médias peuvent être submergés par cette vague.

Alors moi j’ai une suggestion à faire à  M. Elkabbach, qui disait vouloir auditer des  « personnalités des médias », comme Claude Perdriel ou Denis Olivennes.

Auditez donc Pascal Sevran, il est vivant!

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