Skoeps.nl, un site de journalisme-citoyen, a fermé la semaine dernière. Ses actionnaires, deux gros groupes médias néerlandais, l’ont jugé trop peu rentable. Le business plan avait pourtant l’air simple :
- Trouver plein de sous,
- Faire une publicité massive et
- Partager les revenus des pubs et de la revente de contenus.
Tout a fonctionné, sauf qu’il n’y a pas eu assez de revenue à partager. Le cash-flow de Skoep était positif. Ce qui signifie, puisque les investisseurs ont décidé de mettre la clé sous la porte, que la croissance devait être minimale.
Skoeps avait prévu de reverser €500,000 aux contributeurs en 2008. Malgré cette proposition, qui aurait dû leur apporter un avantage considérable par rapport aux autres sites de journalisme citoyen, le site n’a pas été capable de proposer des contenus rivalisant avec les marques nationales.
Parmi les motivations des journalistes, on trouve souvent ‘sauver le monde’, généralement un peu avant ‘voir ma byline partout’. Tout en bas de la liste, on doit trouver ‘pour gagner beaucoup d’argent’. Ca ne serait pas incongru que les producteurs de contenus non-professionnels (le mot précis pour journalistes-citoyens) pensent la même chose.
Il semble que les internautes ne sont prêts à accorder du temps et des efforts à créer du contenu que s’ils ont espoir de voir leur prose largement diffusée. En Pologne par exemple, les sites de journalisme citoyen les plus importants, MM Moje Miasto (ma ville) et Wiadomosci24, appartiennent aux deux plus gros groupes du pays, Mecom et Polskapresse. Ils utilisent largement les synergies entre pro et amateur, entre le média de masse et le média spécialisé. Polskapresse a ainsi fait la pub de son site en pleine page dans les journaux du groupe, tout en promettant aux contributeurs un espace dans l’édition papier.
Même les pure-players semblent suivre cette voie. Malgré ses fonds de $10m, Now Public n’est pas pressé de rémunérer ses contributeurs. Un débat organisé sur le site a été superbement ignoré par la communauté. Seuls 8 membres y ont pris part, sur plusieurs milliers. Leur contrat avec Associated Press semble être leur principale force.
Quand il s’agit de monétisation, la meilleure option reste l’open-pricing. Le don moyen tourne autour de $4. Avec un système de rémunération à la quantité ou au sensationnalisme, les contributeurs sont incités à penser en termes de pages vues. L’open-pricing donne au journaliste la possibilité de se concentrer sur la fidélisation et la satisfaction de ses lecteurs, avec une vision à long-terme.
Les contributions amateurs n’ont de la valeur pour l’éditeur que si elles présentent un avantage sur la masse. Les sites d’opinions citoyennes, style Agoravox, se retrouvent avec un réseau social de news junkies plutôt qu’un réservoir à scoops. Pour dénicher les contributions à plus forte valeur, la BBC invite les internautes les plus proches de l’action à participer aux articles.
Nicolas Kayser-Bril est étudiant en économie des médias. Il blogue sur Window on the Media et prépare actuellement une étude des médias postsoviétiques avec le projet Vostok2.0
Très intéressante synthèse. Le contributeur amateur est souvent perçu comme seulement motivé par l’argent sur les sites participatifs de photos et de vidéos. Mais voir son article (ou sa photo, vidéo) publié sur un site d’info, être vu par le plus grand nombre, semble déjà être une grande source de satisfaction pour les amateurs. « Je vis moi aussi l’actu, voilà ma vision », semble être leur credo. Ce qui est plutôt positif pour les médias. C’est ce que nous constatons chez Citizenside.
Merci Gilles Bruno pour cet article.
Aurélien! http://www.observatoiredesmedias.com est de mon initiative, mais il est désormais écrit à quatre mains, avec Nicolas Kayser-Bril, auteur de nombreux articles, dont celui-ci! rendons à César… :-)
Merci pour votre commentaire.
Je suis à Cannes. Est-ce que Citizenside y est?
D’Abidjan le Jeu Mar 25, 2009 6:15
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