Communiqué:
La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), représentant plus de 250.000 personnes en Europe, parmi lesquelles les membres de 4 syndicats français (SNJ, SNJ-CGT, USJ-F3C-CFDT, SGJ-FO), s’insurge aujourd’hui contre les propos choquant tenus ces derniers jours par le Président Nicolas Sarkozy à l’encontre de certains médias.
« Le candidat Sarkozy affirmait que les médias sont un élément primordial de la vie démocratique, mais le Président Sarkozy semble avoir oublié ces grands principes et il n’hésite pas à parler de « censure » lorsqu’un média n’a pas l’heur de lui plaire. C’est tout simplement choquant », a déclaré le président de la FEJ, Arne König.
Le 6 mai, lors d’une réception à huis clos des députés du parti au pouvoir, l’UMP, Nicolas Sarkozy s’en était pris à plusieurs médias, dont l’Agence France-Presse (AFP), le Parisien et l’Express, pour ne pas avoir suffisamment relayé une condamnation par la Cour d’Appel de Rennes de Ségolène Royal, son adversaire en 2007, pour licenciements abusifs. L’UMP, a son tour, a diffusé un communiqué accusant l’AFP de « censure » pour n’avoir pas diffusé un de ses communiqués.
L’AFP, comme les autres agences de presse ou n’importe autre quel média, ne peut pas être tenue de traiter systématiquement toutes les informations sous prétexte qu’elles proviennent du parti au pouvoir.
La FEJ rappelle, comme les syndicats de l’AFP, que Mme Royal elle même avait accusé l’AFP de partialité dans un ouvrage publié l’année dernière, ce qui plaide bien en faveur de l’indépendance de l’agence.
« Alors que l’avenir du financement du service public n’est pas toujours pas garanti, alors que l’examen du projet de loi sur la protection des sources est suspendu, M. Sarkozy et son entourage ont une bien curieuse façon de défendre la liberté de la presse en France en accusant les médias de partialité à l’occasion du premier anniversaire de l’élection présidentielle », a déclaré M. König.