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La conversion ratée de Médiapart aux règles de la diffusion virale

Je reviens sur la campagne de Mediapart. Oui, parce que à la réflexion, je me suis demandé ce que cela pouvait bien révéler, cette singulière conception de la diffusion virale. Une diffusion exclusivement entre soi ! Un contre sens forcément fatal sur le net. Par essence, en effet, par nature, par définition, un virus ne se diffuse que si il touche potentiellement un maximum de monde, et d’autant plus vite si les contaminés peuvent eux même transmettre le virus à tous ceux qu’ils côtoient. Cela, dans un laps de temps indéterminé : les grandes épidémies, comme les rumeurs, peuvent incuber des mois et parfois des années dans l’indicible des corps, prendre tout leur temps pour germer dans l’ombre des consciences. Cela se passe comme ça sur Internet en tout cas. Et c’est d’ailleurs, comme nous l’avons déjà souligné, un des points sensibles du modèle choisi par Médiapart que de s’isoler et se draper derrière ses éâis remparts, tournant ostensiblement le dos au principal mode de diffusion de l’information sur le net. Attention : nous ne disons pas qu’il n’existe pas de place pour des services payants en ligne Loin de nous également l’idée que le modèle du net soit forcément figé pour l’éternité et qu’il ne pourrait plus connaître de contorsions. Au contraire, nous sommes même convaincus que la nature du net, précisément, est d’être un univers instable où les vérités d’un jour ne sont plus celles du lendemain. Ce qui explique d’ailleurs l’extrême difficulté à le saisir et à y reproduire tel quel les anciens modèles.

La campagne virale de Mediapart me semble donc très étriquée. Seuls les abonnés peuvent utiliser le « matériel » (bannières, bandeaux etc… j’imagine en tout cas) [Olivier Silberstin est allé un peu vite, et s’en explique ici] pour faire connaitre le site et parrainer pour une dizaine de jours seulement des amis à eux ! Pour moi qui ne suis pas parrainé, pas d’accès gratuit au contenu du site pendant dix jours. Pas abonné ? Donc pas le droit de soutenir malgré tout Médiapart. Pas le droit d’afficher sur mon blog un bandeau, pas le droit d’un slogan sur mes courriers électroniques parce que je ne paye pas mon écot chaque mois, ni de mobiliser mes amis et contacts ! Pas l’autorisation de penser, en dépit de mes billets ironiques, que oui en effet, quand même, l’existence de site comme Médiapart est utile pour un exercice vigilant de la démocratie ! Non monsieur ! Pour cela il faut être abonné !

Cela me rappelle vaguement quelque chose. Drôle d’idée quand même. Tout cela me semble aller tout simplement aller à l’encontre de ce qu’il faut faire ici et maintenant sur internet.

Ce billet a été publié à l’origine
sur blogoz.fr,
le blog
d’Olivier Zilbertin.

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