Fiigaro Figaro.. le voici donc, le dernier venu, après deux éditions zéros du weekend. Nombre de journalistes ont pu vendredi dernier apprécier les discours de présentation mettant en valeur le sens écologique du dernier support (waterless, format plus petit donc moins de papier, etc..).
L’idée essentielle du journal, c’est la complémentarité entre papier/web. La Une propose à quatre reprises de se connecter au site internet, à travers des contenus qui ne peuvent exister que sur le web (interviews video du talk, actualité en temps réel), tandis que l’analyse en profondeur, le commentaire détaillé, et le fond reste avant tout l’apanage du papier.
Comme souvent, un petit zoom sur les passages qui me plaisent sur la une :
Une grille de 6 colonnes environ dont une colonne à gauche réservée à la lecture rapide des titres de chaque rubrique. Ici, Le Figaro veut vous prouver que vous en aurez pour votre argent, même si au fond, l’information reste et restera hiérarchisée, et donc sélectionnée.
Le retour d’une couleur proche de l’ancien “rouge Figaro” (vous vous souvenez, précédant le bleu européen de Nicolas Beytout), dans un choix typo qui reste fidèle aux égyptiennes.
Le logo change aussi. Peu de changements sur le logotype, fait d’une Rockwell redessinée. Le changement se situe surtout au niveau du F, avec un retour de la plume. Elle n’avait jamais complètement disparu, et plutôt que de le redessiner ou le moderniser, les équipes en interne en sont restés sur une plume avec sa forme classique, ce que je regrette un peu.
Lorsque j’avais eu ce ‘F’ en main, en 2006, ma première réaction fut de la vider de ses excès, notamment son contour noir relativement épais, et de ce motif en fond constitué en fines rayures verticales, du temps où l’on disposait d’un journal avec des feuillets avec l’encre noire uniquement. Aujourd’hui, il apparait toujours sur le site, et fonctionne relativement bien. Mais sur le papier ? Un discret effet de transparence, et toujours ces rayures, alors que le journal s’affirme désormais avec des pages ‘toutes en couleurs’. Alors oui, j’avais un peu cédé aux joies des dégradés softs qui faisait fureur en 2006, à l’heure du web 2.0, mais tout de même, un peu de modernité n’aurait pas été de refus.
A l’imprimerie
Le Figaro « propose une édition au format berlinois, tout en quadri, réalisée sur la ligne Cortina KBA 6/2 de sa nouvelle imprimerie. Cette machine équipée de dix dérouleurs, de dix tours huit encrages triple laize et de deux doubles plieuses a une capacité d’impression totale de 2 x 60 pages « broadsheet » ou 4 x 60 pages tabloïd quadri en double production. La Socpresse (groupe Dassault) a investi 80 millions d’euros dans cette imprimerie verte qui utilise l’offset sec et a ainsi réitéré sa confiance dans le papier », nous rappelle la newsletter de Caractères.
Réactions sur le web
Benoit Drouillat sur son site, parle d’une “nouvelle formule prudente”. La liste continuera à s’allonger au fur et à mesure.
Conversation avec un habitué du Figaro
Quelques morceaux choisis :
Quelles ont été vos premières réactions à chaud ?
• J’adore les citations en incises
• Les encadrés aussi en incises qui s’intègrent bien dans le texte,
• Je suis satisfait que la signature des journalistes reviennent en tete du papier
• Le journal “est tout en couleur et c’est la classe”,
• Les brèves font très épurés,
• Les photos sont parfois trop petites,
• “Niveau infographie, c’est très beau”,
• C’est clair, net et précis,
• On dirait un magazine plutot qu’un quotidien,
• Pour l’éditorial, ça ne change pas, c’est toujours très à droite.
Est ce que cette nouvelle formule est a ranger dans une recherche d’opportunité pour faire monter les ventes ou bien répondent-elles a un besoin du lecteur ? Ça répond a un besoin d’augmenter les ventes. Le figaro cherche par sa nouvelle identité graphique a faire oublier qu’il est de droite : il peut conquérir de nouveaux lecteurs, mais perdre les plus assidus. C’est une prise de risque dont on ne sait pas comment elle se matérialisera. Les premiers chiffres de vente vont etre intéressants.
Comment interpréter ce besoin de nouvelle maquette en interne ? Volonté de l’actionnaire, qui veut redynamiser, ni plus ni moins. C’est peut être le cadeau d’adieu de Mougeotte : La rumeur de son départ se fait de plus en plus insistante.
Entre Libé, et le Figaro, laquelle des maquettes a, selon vous, introduit les changements que la presse doit operer avec le web ? Le Figaro sans hésiter : Tout est décliné dans la maquette du Figaro, le journal s’est “webisé”.
Changements sur le site lefigaro.fr
Peu de changements de prévus, le logo lefigaro.fr reste inchangé sur le web, bien que plus petit, moins prétentieux. Quelques changements de structure sont prévus, et se concrétisent par un changement dans l’organisation et l’affichage des rubriques du site web, avec un système qui met fin au système de navigation par “pseudos-tags” et revient donc aux fondamentaux d’un header plus conventionnel.
Un coup dans le rétroviseur sur les chartes graphiques des anciens header s’avère indispensable, avec, en prime la première version du header : vous avez dit … simplissime ?
D’autres changements sont attendus au niveau fonctionnel avec un site d’info faisant un peu plus pour l’utilisation de son service social.