L'Observatoire des médias

Valentine : « Mon stage à La Voix du Nord »

J’ai croisé Valentine sur Twitter.
Je lui ai demandé de nous raconter son expérience en PQR.


Originaire de Lille et étudiante à l’Institut d’Etudes Politiques de Lille, je me suis tournée en 2009 vers une expérience pratique en presse quotidienne régionale. Après deux semaines passées au service Culture du journal Nord éclair, en 2008, j’ai souhaité cette fois tenter ma chance dans une agence locale de La Voix du Nord. Direction Roubaix.

L’obtention du stage fût étonnamment rapide. En janvier 2009, dans le stress des candidatures de stage pour l’été, je commence à envoyer plusieurs demandes aux différentes agences du quotidien régional, via son formulaire de contact en ligne.

Nous sommes un samedi. Moins d’une heure après l’envoi de mes demandes, j’obtiens une réponse de la rédaction de l’agence de Roubaix. Mon profil intéresse, je dois envoyer CV et lettre de motivation. J’envoie tout cela au plus vite, et attends, à peine deux jours. Le lundi matin, je reçois de la part du rédacteur en chef de l’agence une réponse positive, pour un stage de deux mois au sein de l’agence, entre le 1er juin et le 31 juillet.

Roubaix semble être le terrain parfait pour commencer à me former aux pratiques du journalisme de proximité. Il s’agit selon moi d’une ville éclectique et dynamique, prise dans un renouvellement économique et culturel important. De nombreux sujets associatifs et sociaux sont à traiter, sans compter le développement d’événements liés, dans la ville, au thème de l’écologie. La population roubaisienne, diverse et hétéroclite, m’intéresse déjà. Le stage tombe à merveille.

La Voix du Nord, LilleOn ne le répète peut-être jamais assez, mais la presse quotidienne régionale pourrait bien être l’une des meilleures écoles pour démarrer dans le milieu du journalisme. L’expérience dont j’ai bénéficié à La Voix du Nord fut, à tout point de vue, vraiment formatrice. C’est en particulier sur le travail de terrain et de proximité que j’ai le sentiment d’avoir beaucoup appris. Et pour cause: la rédaction de l’agence comprenant à l’époque sept journalistes permanents, des sujets m’ont vite été donnés à faire.

Dès le deuxième jour du stage, premier reportage en solo: un sujet traitant d’éducation, il s’agissait, à la mairie de Roubaix, d’une cérémonie de remise de prix à des enseignants. Le lendemain, je suis un journaliste de la rédaction parti couvrir un sujet, cette fois, économique et social: à l’usine Trois Suisses de Croix, un mouvement de grève face aux menaces de licenciement. Le jour suivant, je couvre enfin un festival de danse au Centre chorégraphique national de Carolyn Carlson, organisé entre les différentes écoles du quartier, populaire. Sujet culturel et social.

Cette première semaine résume bien la suite du stage: pendant deux mois, chaque jour, sans exception, j’ai eu l’opportunité d’aller sur le terrain. A Roubaix comme dans les villes environnantes, j’ai pu traiter une variété de sujets. Locaux certes, mais facilement reliables à des thématiques plus globales: l’écologie, l’intégration, l’économie solidaire, l’accès à la culture…

La ville, son actualité économique, sociale comme culturelle est passionnante. Roubaix bouge beaucoup, en particulier au niveau associatif. L’un des aspects les plus intéressants de ce stage fut le fait de rencontrer, au quotidien, des habitants qui se bougent pour dynamiser leur quartier, pour améliorer le quotidien parfois précaire des autres. Ils sont nombreux dans cette ancienne ville industrielle, en pleine reconversion économique.

La rédaction m’a en parallèle laissé une véritable autonomie en termes d’écriture. J’ai eu le sentiment d’être autonome dès le début. Je partais en reportage, je revenais, j’écrivais. Au début comme à la fin, les journalistes de la rédaction me conseillaient, tout en me laissant une large part d’initiative. L’ambiance, très amicale et détendue, a aussi joué pour beaucoup pendant ce stage. Les conditions de travail ne pouvaient être meilleures!

Côté web, je n’ai pas eu à travailler pour le site lavoixdunord.fr lors de mon stage. Si le journal dispose d’une rédaction web propre (située à Lille, au siège du journal), les agences n’ont pas encore de journalistes web attitrés. En général, la rédaction de lavoixdunord.fr gère la publication des articles en ligne, sauf en cas d’informations urgentes. Dans ce cas, les journalistes faits-diversiers des agences locales doivent se plier aux règles du web: pour que l’information sorte au plus vite, ils publient en ligne.  À Roubaix, même principe: le journaliste en charge des faits divers écrit brèves et articles pour le site du journal, en cas d’événement à rapporter rapidement.

Pendant mon stage, certains journalistes de la rédaction n’ont pas manqué de se plaindre de ce passage progressif au multimédia. Cela constitue pour eux une dose de travail supplémentaire, dans le sens où ils doivent désormais être plus polyvalents. Mais comme certains l’expliquaient, ils ne sont pas “experts”: plusieurs d’entre eux n’ont pas été formés aux techniques du web et l’adaptation peut, parfois, s’avérer difficile.

Valentine-Pasquesoone est Étudiante à l’école de journalisme de SciencesPo.
Retrouvez là sur Twitter @valpasquesoone
Son blog sur l’actualité des Etats-Unis et de la culture américaine, vue depuis la France : http://www.leparisamericain.com

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