L'Observatoire des médias

Trooclick, les Français qui misent sur le fact-checking automatisé

Aux Assises du journalisme 2013 organisées à Metz en collaboration avec l’Obsweb, on a vu des choses formidables. Des tables rondes vraiment enrichissantes. Vous le savez, je vous ai inondé de tweets. Je n’aurai pas pu interroger à chaud Edwy Plenel sur le fonds Google. Et je n’aurai pas pu rencontrer les gens de TrooClick, nouvel acteur du fact-checking, une équipe française. Le matin du grand débat des Assises, avec comme  « Grand témoin », Cory Haik, rédactrice en chef de l’actualité numérique et responsable du projet « Truth Teller » au Washington Post.

Voici comment les Assises présentaient cette table ronde :

Depuis plusieurs années, le fact checking se développe comme un genre journalistique à part entière. Déjà précurseurs, les Américains ont encore pris une bonne longueur d’avance dans le domaine. La version beta du « Truth Teller » a été lancée aux Etats-Unis à la fin du mois de septembre 2013. Mais la vérification de l’information peut-elle être automatisée ? Peut-on faire confiance aux algorithmes pour informer ?

Les gens de Trooclick présents aux Assises, Pierre-Albert Ruquier et Pierre Leibovici, m’ont donc informé que l’animateur de cette table ronde, Pierre Haski, le cofondateur de RUE89, allait donner la parole aux gens de Trooclick, en les présentant officiellement. Beau spot de tir, avec sur scène l’acteur américain et sa star Cory Haik, et dans les premiers rangs les petits trublions français.

La présentation de Cory Haik a beaucoup plu. Et c’était l’occasion d’introduire Trooclick au public français.

L’intervention de Trooclick a fonctionné :

Il était temps de rencontrer le dirigeant de la boîte à Paris, et d’avoir enfin une démo de la bête!

Résumé du projet

Trooclick se présente comme un service  automatisé de vérification de la fiabilité des informations économiques et financières diffusées sur le web.
On commence donc par la finance. Les chiffres. Certainement plus simple que les longues phrases.

L’utilisateur télécharge un  add-on, (= plugin, ou encore module externe ou extension en bon français) sur son navigateur, Firefox ou Chrome par exemple.
Il pourra ensuite connaître en temps réel le degré de fiabilité des informations qu’il lit sur le web.
Dans la version dont vous avez la démo en vidéo ci-dessous, j’ai vu la vérification sur des pages web classiques. À terme, Trooclick , pourra être utilisé aussi sur les réseaux sociaux.
En 2012, aux USA, seuls 40% des Internautes faisaient confiance dans l’Information diffusée (University of Southern California, june 2013).  En France, LaCroix et TNS SOFRES qui donnaient un chiffre à  37% pour janvier 2013 (cf ci-dessous) :

Dans cette capture que Trooclick utilise dans son Executive summary d’octobre 2013 l’utilisateur sait instantanément que l’information sur le prix des actions Twitter fixé à 25$ pour son introduction en bourse est fiable à 95%.

(source : Trooclick)

L’interview de Stanislas Motte, CEO de Trooclick :

Comme le dit Stanislas Motte dans notre interview, pour des acteurs du monde de la finance, qui achètent et vendent des actions et obligations ou qui doivent investir, le service Trooclick  veut se revendiquer comme une aide dans leur prise de décision.

La technologie utilisée par Trooclick pour cette automatisation fait appel à l’intelligence artificielle. L’application développée est brevetée aux USA.

Trooclick est tout neuf. À terme, tout type d’information pourrait être « fiabilisé » (santé, juridique, politique,…) sur 100% des sites Internet, revendique la startup.

(source : Trooclick)

 

Pierre Leibovici répond à nos questions et nous fait la démo, en exclusivité :

 

Les fondateurs

L’investissement personnel par les fondateurs est de 620 000 euros. Deux modes de diffusion/commercialisation : soit via les partenaires (Bloomberg, Dow Jones, Reuters, e trade…), soit en direct. Avec ses 12 collaborateurs en octobre 2013,  Trooclick sélectionné pour intégrer l’Espace Start Up du siège de Bpifrance en décembre 2013 (5 Sociétés)

Le modèle économique de Trooclick est un modèle freemium (10$ à 50$ / mois).

Les perspectives de CA de Trooclick? L’Observatoire des Médias est en mesure de vous présenter ces chiffres :

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La société est en ce moment en train de lever 1,4 millions d’euros.

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