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Les Echos lancent une nouvelle appli « Les Echos/Live » : Scrollons !

Un tweet apparaît sur la home de la nouvelle application des Echos. Mais il ne s’agit d’un tweet de L’Equipe. C’est l’un des aspects de « Les Echos Live« . Un flux, en continu, qui mixe articles maison, renvois vers des articles du site des Echos, et éléments extérieurs, comme des tweets.  10 jours après la présentation par Le Monde de leur nouvelle application qui intègre un flux de direct (nous avons décortiqué l’application ici), Les Echos choisissent, eux, de séparer les choses et de présenter une appli-flux, mais en parallèle à leur application principale. Un wanna-be NYT Now, en quelque sorte.

S’inspirer des usages sur mobiles

S’inspirer des usages sur mobiles : c’est ce que veut faire ici le média dirigé par Francis Morel, qui recevait la presse ce matin pour présenter l’application. Que font les mobinautes aujourd’hui, principalement, sur leurs smartphones?  Ils sont sur leurs flux de réseaux sociaux. Du coup, les médias s’inspirent de ces usages. En France, l’un des premiers à oser le pari de ce flux a été France TV Info, avec un direct. Le Monde vient de suivre cette philosophie en intégrant un direct. Les Echos, ici, se démarquent en dissociant leur direct de leur application vaisseau amiral.

Lors de la conférence de presse de ce matin, le constat était clair, pour Donat Vidal Revel, le directeur délégué à l’information numérique : 

Nous sommes partis du constat que depuis janvier, plus de 50% du trafic numérique vient du mobile aux Etats-Unis : nous pensons que ce sera le cas en France d’ici 12 à 18 mois

Actuellement, 25% du trafic vient du mobile, aux Echos.

Pour assurer le lancement de cette nouvelle application, et alimenter le flux, au-delà du développement, un desk mobile a été créé, avec l’embauche de quatre personnes (sept à terme). Les Echos avaient mis en avant, lors du recrutement, que celui-ci s’était fait via les réseaux sociaux. Donc une mini-rédaction dédiée. Mais en fait non, ou alors si, mais uniquement pour le mobile, car Francis Morel l’assure :

Nous sommes une rédaction entièrement branchée sur le numérique. Il n’y a pas de rédaction numérique spécifique aux Echos.

Un petit tacle au Monde? Pour autant, Francis Morel, ancien directeur général du groupe Figaro, et en poste aux Echos depuis fin 2011, se veut rassurant sur l’avenir : 

Je suis très confiant sur l’avenir de la presse quotidienne. Les sites de quotidiens ont tous bien réagi [aux changements du métier].

L’application, en bloc et en détail

L’application, est fluide, plutôt jolie. Elle reprend les codes couleur de la marque, offre pour chaque module dans le flux la possibilité de déployer un outil de partage complet : Twitter, Facebook, Linkedin, Google +, l’envoi par mail, mais aussi la sauvegarde d’un article sur Pocket (ex ReadItLater), Instapaper ou Evernote. L’heure, elle, est relative, même une fois cliqué sur l’article. 

Une fois que l’article est affiché, la barre de partage est déployée et l’on peut grossir le texte. Une croix permet de fermer l’article ouvert et de retourner au flux. Ce retour au flux peut être aussi obtenu par un clic [oui, ok, une pression avec le doigt] sur le titre, un clic sur l’image, ou un double clic sur le texte.

C’est ici où j’aurai une première réserve. La police de texte courant. Un helvetica (je crois), pas très original et finalement un peu moche, alors que la titraille, elle, est propre.

C’est en fait ce qui a été le moins soigné dans cette première version de cette application, le texte. Prenons par exemple à gauche,  le format « L’essentiel » :

Tout est en gras. Mais pourquoi?? Seuls les mots en capitales auraient vocation à l’être. J’imagine que c’est un bug de jeunesse, ou alors un problème de tuyau entre le CMS papier et l’application.

Mais un autre format serait à revoir à mon avis, à droite, « les plus lus » :

 J’ai été particulièrement vicieux en choisissant un article au titre tronqué, mais ce qui cloche, c’est que ce module présente certes les articles les plus lus, mais ceux-ci… ne sont pas cliquables. On pourrait se dire qu’il y a bien un lien « lesechos », mais celui-ci mène au compte Twitter. Il y a bien le module des « articles liés », qui ici lie vers deux des articles, mais on se demande à quoi bon faire ce doublon. Si l’on veut trouver (et pouvoir cliquer dessus) les articles les plus lus, ce chou x est disponible dans le menu de l’application.

Mais faisons une pause dans les critiques. Saluons le clic sur la rubrique !

Un clic sur la rubrique actionne le moteur de recherche, en remplissant le champ, et permet d’accéder à une liste d’articles, qui eux, mènent à la version mobile du site. Une des stratégies de cette nouvelle application, le lien vers le site mobile.

Autre point positif, le menu latéral, qui du coup donne accès à tout le reste de l’univers du groupe Les Echos et à ses applications, tout en poussant à l’abonnement (je n’ai pas un iPhone 7, je vous montre juste tout le menu) :

Nouvelle application, nouveaux modes d’organisation

L’introduction de cette nouvelle application n’est pas sans conséquences sur l’organisation de la rédaction du quotidien. Par exemple,  la conférence de début de journée ne sera plus concentrée uniquement sur la conception du journal papier mais sera davantage « désormais dans une logique de matinale » a déclaré Nicolas Barré, le directeur de la rédaction du journal.

À la question de la pertinence de « l’externalisation » de ce direct au sein d’une autre application, Donat Vidal Revel, répond :  

C’est pour court-circuiter le back-office existant.

Comprenez une lourdeur de Méthode d’EidosMedia, que ressentiraient un certain nombre d’acteurs de la presse française.

Pour autant, l’outil des journalistes, même pour saisir les articles de cette nouvelle application, utilisent toujours Méthode.

La rentabilité, pas pour demain, mais des abonnements en hausse

Lors de la présentation de l’application du Monde, une partie de la présentation était dédiée aux nouveaux formats publicitaires développés pour ce lancement. Pas là. Cela viendra plus tard. On ne parlera pas de monétisation pour le moment.

À ce propos, Francis Morel, concède le caractère « embryonnaire » du chiffre d’affaires réalisé sur mobile. Le numérique, lui représente selon le PDG des Echos 18% des recettes totales du groupe (environ 150 millions d’euros), avec un plan à 5 ans, qui mènerait vers un objectif de 30% à l’horizon 2018.

Alors, comment vont se comporter les mobinautes des Echos? Vont-ils adopter cette nouvelle application? Cette application va-t-elle tenir ses promesses de conversion au payant? Pour le moment, Les Echos revendiquent 22.000 abonnés purement numériques (+70% en un an), un chiffre boosté par le paywall mis en place fin 2012.

Pour finir, je me pose une question. En 2007 je publiais un comparatif de la taille des pages articles, avec le titre « Musclez-vous la molette, les nouvelles pages sont là« . Demain, les mobinautes seront-ils fatigués de scroller?

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