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Groupe Nice-Matin : les salariés déposent également une offre et appellent à la solidarité

« WE NEED YOU. Nous avons besoin de vous ! La voilà, notre campagne de recrutement. Oui, nous, salariés d’un grand journal régional issu de la Résistance, nous avons l’intention de lever une armée pacifique de partenaires » : C’est ainsi que les salariés du groupe Nice-Matin appellent à la solidarité, sur la page de crowdfunding de leur projet. Le groupe Nice-Matin (Nice Matin, Var-Matin, Monaco-Matin, Corse-Matin…), aujourd’hui propriété du Groupe Hersant Média (GHM), n’a donc aujourd’hui pas moins de CINQ candidats à la reprise, dont les salariés eux-mêmes.

Leur projet est ambitieux et les salariés se débattent. Voici le détail de leur offre :

2 millions d’euros : plus de 400 salariés du groupe ont eux-même versé au minimum 3500 euros chacun, certains beaucoup plus (le groupe rassemble aujourd’hui 1139 salariés), mais « ça continue à arriver », confie à l’Observatoire des Médias un salarié du groupe.

1 million d’euros serait fourni par une subvention du fond régional des scop URSCOP;

– la souscription veut rassembler la somme de 300.000 euros : c’est la plus petite part, « du bonus », mais qui pourrait être très utile devant le tribunal, pour montrer l’élan populaire de l’offre des salariés, au moment où les six offres seront examinées;

– un emprunt de 6 millions d’euros;

3 millions d’euros qui parviendraient de partenaires privés. Interrogé par L’Observatoire des Médias, un salarié nous confie que les négociations avec d’eux d’entre eux sont susceptibles d’aboutir dans une dizaine de jours.

Voici l’infographie publiée sur la page du projet de reprise des salariés :

Les salariés du journal sont convaincus de pouvoir sauver davantage d’emplois que les offres des autres repreneurs, « en ne faisant partir que 120 salariés-volontaires, nous sommes en mesure de réaliser 14 millions d’euros d’économie afin de remettre notre journal sur les rails d’une gestion saine », déclarent-ils sur la page Ulule « L’enjeu c’est ton Quotidien ».

Une audience auprès du tribunal de commerce de Nice pour choisir un repreneur pourrait avoir lieu vers la mi-septembre, et devra aussi considérer les autres offres de reprises :

– La société normande d’information et de communication (SNIC), présidée par Xavier ELLIE (qui édite les quotidiens Paris Normandie, Havre Libre, Le Havre Presse et Le progrès de Fécamp;

– Le groupe belge ROSSEL, avec comme administrateur délégué Bernard MARCHANT, qui détient en France le groupe La Voix, le groupe New Pôle CAP, et 4B Média (qui vient de rafler le Groupe Psychologies à Lagardère). Selon la Correspondance de la Presse, Rossel aurait fédéré dans cette offre le groupe monégasque Marzocco, et l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar SAFA, lui même accompagné par Étienne MOUGEOTTE et Charles VILLENEUVE (les trois avaient déposé une offre en novembre 2012);

Georges GHOSN, ancien PDG de la TRIBUNE SA puis de France-Soir;

Michel MOULIN ancien DG marketing et pub de GHM, avec deux frères gestionnaires du groupe Azur Santé retraite au sein de Clepsydre;

Bruno LEDOUX, président du groupe Colbert ORCO, et désormais président du conseil de surveillance de la SA Investissements Presse (holding du groupe Libération) dont il est actionnaire;

Alors, faut-il privilégier l’indépendance du groupe, et faire confiance aux salariés? Ou alors favoriser la concentration de la presse et donner un peu plus encore au groupe belge ROSSEL, et se retrouver bientôt avec des articles identiques à Lille et à Nice?

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