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Notify: Facebook mise sur les notifications et le glance journalism. Bye bye Twitter?

Les innovations s’enchaînent chez Facebook. Depuis hier, l’application « Notify », dont certaines caractéristiques avaient déjà fuité depuis cet été, est enfin disponible pour iOS aux Etats-Unis. Cette nouvelle application propose à ses utilisateurs des sélections de notifications couvrant une multitude de domaines centrés sur l’actualité et le divertissement.

Comment ça marche?

Pour lancer le service, il faut tout d’abord s’abonner à 3 stations. Une station est un fil thématique de notifications créé par un éditeur. Afin de faciliter la découverte et l’ajout de nouvelles stations, Facebook se base initialement sur le profil Facebook de l’utilisateur.

Les stations sont également regroupées sous forme de catégories (business, célébrités et rumeurs, culture, divertissement, beauté et mode, nourriture et boissons, drôle, jeux vidéos…) ou par sources.

Certaines stations offrent également des substations afin d’affiner davantage les notifications qui seront affichées. Il est possible d’afficher les 20 dernières notifications envoyées pour se faire une idée du contenu proposé.

Aperçu des catégories et des stations
Aperçu des catégories et des stations
Aperçu des substations disponibles pour Bloomberg Business et CBS Sports

On peut se contenter de lire simplement ses notifications au fur et à mesure de la journée depuis l’écran de verrouillage ou bien d’accéder directement au site de l’éditeur. Une page s’ouvre alors dans le navigateur in-app: il est surprenant de constater que les instant articles ne sont pas mis en avant dans l’application. Il faudra donc patienter au moins 8 secondes en moyenne pour afficher le site de l’éditeur. De quoi rebuter les utilisateurs? C’est possible. Il serait d’ailleurs amusant que les éditeurs utilisent Google AMP pour accélérer le chargement de leurs pages.

Aperçu de l’écran de verrouillage et du navigateur in-app

Il est bien sûr possible de partager une notification (SMS, email, Facebook ou d’autres réseaux sociaux comme Twitter, Tumblr, LinkedIn ou encore Facebook Messenger) et de la sauvegarder pour y revenir plus tard.

Aperçu du partage/sauvegarde et du flux sur 24h

72 partenaires au lancement

Peu de surprises, on y retrouve essentiellement des sites ou chaînes d’information et de divertissement mais aussi des sites commerciaux comme Groupon.

A&E, ABC, Access Hollywood, Bands in Town, Billboard, Bleacher Report, Bloomberg Business, Bon Appétit, Breaking News, BuzzFeed, CBS Sports, CNN, Comedy Central, Condé Nast Traveler, Cooking Light, Cosmopolitan, Curbed, Discovery, E! Online, Eater, Elle Decor, Elle Magazine, Entertainment Tonight, Entertainment Weekly, Epicurious, Esquire, Essence, Fandango, Food and Wine, Fortune, Fox News, Fox Sports, Getty Images, Glamour, Good Housekeeping, Groupon, GQ, Harper’s Bazaar, HeadSpace, Health, History, The Hollywood Reporter, Huffington Post, Hulu, InStyle, Marie Claire, MarketWatch, Mashable, People, People en Español, Polygon, Popular Mechanics, Quartz, Racked, Seventeen, Southern Living, Sporting News, Sports Illustrated, Techmeme, Teen Vogue, Thrillist, TIME, Urban Daddy, Vanity Fair, The New York Times, The Verge, Vevo, Vice, Vogue, Washington Post, The Weather Channel, Wired.

Time Inc et Notify

Le groupe Time Inc met à disposition 45 stations par le biais de 11 de ses publications, notamment Time, People, Sports Illustrated et Fortune. L’utilisation des stations est variée. Le fil Actu et Rumeurs de Sports Illustrated peut relayer plusieurs notifications par jour pour mettre en avant  des breaking news; quand Mission, une station de Time qui relate l’année dans l’espace de l’astronaute Scott Kelly, se contente d’un envoi hebdomadaire.

D’après Callie Schweitzer, editorial director of audience strategy à Time Inc, »il s’agit pour le groupe de tester de nouvelles façons d’engager ses lecteurs, particulièrement pour les marques desquelles on ne s’attend pas à recevoir de notifications car elles ne font pas de breaking news. »

Getty et Notify

A titre d’exemple, voici ce que Getty Images a choisi de mettre à disposition avec 2 stations et 10 sous-stations:

Substations:

Une corde de plus à l’arc des éditeurs?

Qu’ont réellement à gagner les éditeurs de cette nouvelle possibilité qui leur est offerte? Du trafic? Il est difficile d’imaginer que Notify représente une source importante de trafic à court terme. Renforcer le lien avec son lectorat et améliorer son engagement? Certainement.

Le développement et la maintenance d’une application est complexe (prise en compte de l’UX, l’UI, des contenus, de la monétisation…) et coûteux pour les éditeurs. Or, d’après Forrester, les utilisateurs de smartphone passent 84%  de leur temps dans seulement cinq applications (hors applications pré-installées). De quoi réduire à néant bien des efforts quand on ne possède pas une marque très forte et une relation prévilégiée avec ses lecteurs.

Idéalement, Notify permettra donc de contribuer à développer l’audience de ses partenaires auprès d’un public désireux de coller au plus près de l’actualité tout au long de la journée sans devoir installer de nombreuses applications. « Les gens ont différentes façons de consommer de l’information. Les moteurs de recherche sont une possibilité, les réseaux sociaux, une autre. Et nous pensons que les notifications push pourraient également y contribuer » affirme Michael Cerda, Product Director chez Facebook.

Les médias n’ont pas attendu Facebook pour se lancer sur le créneau des notifications push et ont parfois développé de réelles stratégies autour, comme le New York Times.

Les éditeurs ayant pris le parti de ne pas développer d’applications vont pouvoir s’y adonner à leur tour et devront pour cela répondre à ces questions cruciales:

Pour les y aider, Facebook fournit aux éditeurs des données détaillées concernant le nombre d’abonnés, de vues, de clics, de partages et surtout de désabonnements. Car les notifications sont à double tranchant. Bien utilisées, elle peuvent devenir une composante essentielle de la stratégie digitale d’un éditeur tout comme chasser les utilisateurs aussi rapidement qu’ils sont venus.

Côté technique, les éditeurs doivent passer par une interface spéciale pour écrire les notifications et y faire correspondre un lien puis publier aussitôt ou programmer la diffusion de l’alerte. Une API est également disponible pour distribuer  des données structurées comme des bulletins météos ou des résultats sportifs.

Pourquoi Facebook s’intéresse aux notifications

Lors d’une session Ask Me Anything sur Reddit en juin dernier, Mark Zuckerberg, répondant à Ariana Huffington, disait être convaincu par la nécessité de pouvoir diffuser des informations condensées fréquemment mises à jour:

On speed / frequency, traditional news is thoroughly vetted but this model has a hard time keeping us with important things happening constantly. There’s an important place for news organizations that can deliver smaller bits of news faster and more frequently in pieces. This won’t replace the longer and more researched work, and I’m not sure anyone has fully nailed this yet.

Ainsi, Notify représente une nouvelle possibilité pour Facebook de concurrencer Apple, Twitter ou Snapchat en jouant sur le terrain du glance journalism tout en corrigeant un des principaux défauts de son newsfeed: le manque de réactivité face au temps réel comparé à Twitter.

Facebook a indiqué ne pas réfléchir à monétiser l’application dans l’immédiat et se positionner avant tout dans une logique de test and learn. Gageons que les enseignements tirés de l’application trouveront vite leur chemin dans l’application Facebook qui aurait très bien pu accueillir cette nouveauté.

Jusqu’à présent, Facebook n’a pas été très chanceux sur le terrain des applications standalone en ayant eu du mal à popuplariser Paper ou Slingshot  et en essuyant un flop monumental avec Home. D’autant plus que dans le cas de Notify, tout repose sur le travail de ses partenaires éditeurs. Le risque étant que des utilisateurs mécontents des notifications qu’ils recoivent, suppriment directement l’application plutôt que de modifier leurs abonnements.

Et l’utilisateur dans tout ça?

Les news junkies y trouveront certainement leur bonheur. Pour ma part, j’ai pour habitude de limiter les notifications au strict minimum afin de ne pas être constamment dérangé. Toutefois, le niveau de personnalisation proposé ici semble intéressant: suivre l’actualité d’une entreprise spécifique, l’actualité de sa ville, d’une équipe sportive, de ses artistes préférés via Vevo etc.

La question centrale étant: avons-nous vraiment besoin de plus de notifications sur des sujets nous intéressant? Qu’en pensez-vous?

Plus d’infos

Blog des équipes Facebook Media : Introducing Notify: A Notifications App from Facebook

Communiqué de presse : Introducing Notify, a Notifications App from Facebook

Site officiel

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