Non, une « étude » Cofidis sous embargo n’est pas une « Info France Inter ». C’est une opération de communication visant à être présent dans les médias le mardi 22 mai, jour où les premiers résultats vont tomber sur Parcoursup.
Ce matin, comme tous les matins, le réveil a sonné à 6h59, histoire de ne pas rater les titres du journal de 7h de France Inter. Pendant le journal de 7h30, quelque chose m’a interloqué : la présence dans le même sujet de l’expression une “information France Inter”, et une personne interrogée, la responsable marketing d’une société.
La société en question, c’est Cofidis, la société de crédit.
Cofidis aurait donc mené une enquête, et la radio publique se serait procurée le résultat de l’enquête.
Cela ressemblait à une très très bonne communication de la part de Cofidis qui envoie une étude à des journalistes.
Ce midi, sur mon balcon, pendant que j’étais en train de terminer cette salade de navets et des spätzles bio à l’ail des ours, une notification twitter m’envoie vers le site du journal Le Monde, vers un article repris également dans la Matinale du Monde.
Un journaliste du quotidien du boulevard Blanqui a lui aussi eu accès à cette même étude. Et de citer, lui aussi, la fameuse responsable marketing de Cofidis.
Dès lors, plus de doute : quand vous avez deux médias qui reprennent exactement la même information au même moment et qui interrogent étrangement la même personne, c’est qu’une agence de communication a malheureusement bien fait son travail, en envoyant un email avec de jolies pièces jointes en PDF.
L’Observatoire des Médias s’est procuré ces pièces jointes, sous embargo jusqu’à demain.
L’Observatoire des Médias et navré de briser cette embargo :
Non, France Inter, un communiqué de presse avec en pièce jointe une étude sous embargo n’est pas, et ne sera pas quelque soit l’étude et quelque soit la provenance de cet e-mail une “info France Inter” de la même façon une dépêche AFP n’est pas non plus une info de [mettre ici le nom d’un média].
Le but de ce billet n’est pas de pointer le travail des journalistes ou des éditeurs de la station. On ne sait pas très bien qui a ajouté l’expression “info France Inter”. Peu importe.
Ce type de pratique est malheureusement trop fréquent. Il décrédibilise le travail des journalistes, il fait passer les véritables enquêtes au second plan.
L’Observatoire des Médias se permettra de faire suivre ce billet au médiateur de Radio France pour que les auditeurs de cette vénérable station en soient informés.
Créateur et rédacteur en chef de L'Observatoire des Médias. Journaliste, consultant. Conseil strat. digitale. Intervenant : ESJ-CFPJ-IPJ-CELSA. Ex Libé, LePost.fr.