Comment a été traitée l’information sur les Gilets jaunes ? C’était l’objet du séminaire de journalistes organisé à Nantes, dans la soirée de ce 18 juin. Ils étaient une petite vingtaine, dont de nombreux indépendants, des correspondants de médias nationaux (AFP, La Croix, Le Figaro, RMC-BFM, Médiapart, etc.), ainsi que les principaux médias locaux : Ouest-France, Presse Océan, France Bleu, France 3, ainsi que le petit nouveau mais très présent Médiacités. Le séminaire était à l’initiative des Entretiens de l’information et du Club de la presse Nantes Atlantique. C’était le 5ème après Rouen, Paris, Lyon et Toulouse, dont les synthèses sont déjà présentes sur le site de l’Observatoire des médias, notre partenaire.
Comme pour chacun des séminaires la discussion aura été dense, durant près de trois heures. Le contexte Nantais, les différents points de vue sur le mouvement lui-même, comme les interrogations sur les pratiques professionnelles étant le plus souvent très imbriquées. Comme pour les précédentes synthèses, à chaud, il ne s’agit pas ici d’être exhaustif, mais plutôt de relever des points saillants de la discussion, sachant que chacun, parmi les participants est invité à la prolonger, la préciser, la discuter.
Le contexte nantais
Dans chacune des villes où sont organisés ces séminaires, intervient un contexte particulier, c’est même ce qui justifiait l’organisation de telles discussions au travers du pays. C’est pourtant à Nantes que la question d’un contexte particulier a été posée avec force par les participants. Un mouvement social, aussi singulier, puissant, prolongé soit-il, comme celui des Gilets des Gilets jaunes ne peut que s’inscrire dans une histoire sociale marquée des mobilisations syndicales aussi bien ouvrières que paysanne, aussi bien massives que violentes. Evoquer les conditions de traitement de l’information sur les Gilets jaunes fait immédiatement écho avec des mouvements de 1987, de 1993, de 2007 et plus près de nous des mobilisations sur la loi travail et surtout de la ZAD de Notre Dame des Landes. Au regard des journalistes, il y aurait aussi bien une forme de proximité sinon de lien, dans les populations se mobilisant, les formes d’expression et la confrontation à la violence.
Pas vu venir
Le constat est récurrent, à l’ensemble des séminaires, personne n’a vu venir la mobilisation. Certains reconnaissent l’avoir découvert sur les chaînes d’information en continu, même si l’un des quotidiens locaux dit l’avoir traité dès le 16 novembre : « savoir ce qui se préparait sur les ronds-points et même si une des journalistes de cette rédaction dit avoir vu très vite qu’il allait prendre de l’ampleur. Il y aura cependant une surprise devant la virulence de mobilisation et certaines formes exacerbées, telle qu’une attaque de gendarmerie. Ce qui est plutôt frappant est la banalisation de la chose. En tout cas, rien à voir avec la culpabilisation qui s’était exprimée sur ce point à Toulouse. Faut-il y voir une manifestation du contexte nantais évoqué plus haut ?
Un mouvement de « la périphérie »
Le constat est unanime : le mouvement « n’est pas Nantais ». Il n’est pas urbain. Il est essentiellement rural ou péri-urbain et les gens se réunissent à Nantes (comme vu lors du séminaire de Lyon). Rien à voir avec les jeunes des banlieues qui ont envahi le Centre-ville en 1993. Il y avait trop de décalage social avec les banlieues : ces personnes auraient été considérées comme des « privilégiés », des « bourgeois » par les cités, avancera un journaliste. A Nantes, ils ne savaient pas comment agir. Ils n’avaient pas l’habitude d’aller au contact avec la police. Ils « n’étaient pas à l’aise avec les codes de la manifestation » et encore moins avec « les codes de l’émeute ».
Même si la question a été vite éludée, l’idée d’une séparation sociologique entre les journalistes et les Gilets jaunes est admise. Mais cette « coupure sociale » concernait aussi d’autres personnes qui ont essayé de se « greffer au mouvement » les syndicalistes, des militants politiques… Même si finalement au fil du temps, il y eut des « convergences » avec des militants d’extrême gauche connus à Nantes.
Cependant, nombre de personnes sur les ronds-points, les premières semaines (aux professions inhabituelles) disparaîtront. Se fera jour ensuite un contraste entre des personnes qui veulent rester proches des revendications du départ et d’autres qui vont aller vers les acteurs revendicatifs syndicaux et politiques. Certains seraient passés du très pratique, « basique » (80km, les radars), à des thèmes quasi métaphysiques ou philosophiques et en tout cas plus politiques. Des journalistes avouent un certain désarroi : « c’était pas facile à saisir -insaisissable et mouvant – et au fur à mesure, ça a bougé ». « J’ai eu du mal à saisir les demandes du mouvement ». « C’était plein de personnes différentes, donc c’était difficile à étiqueter » entendra-t-on.
En même temps, une journaliste remarque qu’ayant fait des « reportages approfondis sur les ronds-points », assez tard, elle a remarqué que les gens ne se connaissaient pas d’un rond-point à l’autre. Ce que des sociologues lyonnais ont montré dans leur étude, constatant des particularismes voire des oppositions entre groupes sur chaque rond-point (cf. le témoignage de Maïté Darnault, également à Lyon, pour LesJours). Pour une journaliste « il y a eu LES mouvements des Gilets jaunes », tant elle a ressenti une forte hétérogénéité.
Entrée en contact difficile
Question d’inexpérience ou de méconnaissance ? L’entrée en contact a été difficile. Qui contacter ? Au tout début les groupes étaient très « hétéroclites », « c’était difficile de la contacter car sur les ronds-points les interlocuteurs changeaient tout le temps » et « il n’y a jamais eu de leader ». Se posait aussi la question de la crédibilité des interlocuteurs. Des journalistes disent d’être fait « engueuler » par des Gilets jaunes quand ils en interviewaient d’autres, au nom du fait qu’il n’y avait pas plus de raison d’interroger un tel, plutôt qu’un autre.
Il fallait aussi être accepté en tant que journaliste, dans un climat, parfois hostile à priori. Ceux qui parlaient aux journalistes n’étaient pas forcément les bons. Leurs médias étaient les réseaux sociaux, des groupes Facebook, comme « Colère44 » (qui a servi de lieu de prise de contact), pas les médias traditionnels. Il a donc fallu « faire de la pédagogie », « expliquer le métier », démonter des stéréotypes, jusqu’à « montrer sa feuille de paie », dit un journaliste, afin de de prouver que tous les journalistes ne sont pas des nantis, répétant quasiment mot pour mots des propos entendus à Rouen. Il explique, alors, que ce geste lui a permis d’être mieux accepté.
Il fallut aussi se justifier : « ce que l’on a écrit, ce que l’on va raconter. Pourquoi on va le faire ? Ce que montrait bien également le témoignage de Maïté Arnault Darnault à Lyon. Pour les jeunes journalistes c’est une expérience, car cela ne s’apprend pas en école. Et en radio le week-end ce sont souvent des jeunes, pigistes ou CDD.
Rejets
Certains médias ont été immédiatement rejetés. Pour RMC-BFM, le climat de défiance a été quasiment immédiat. Personne n’acceptait plus de parler à sa journaliste. Cette défiance, sélective, précède le mouvement. On le connaissait dès la ZAD de Notre Dame des Landes. Un journaliste est surpris de voir des personnes « qu’il côtoyait », genre amicale des boulistes, changer complètement d’attitude, devenant agressifs, alors qu’ils le connaissaient en tant que journaliste de proximité. Un journaliste parle même dans ce cas « d’hyperagressivité ». Les journalistes de France Bleu seront rejetés de certains ronds-points en tant que « Radio d’Etat », « radio Macron », « l’ORTF ressuscitait d’un coup ! » constate un cadre de la station. Sur d’autres ronds-points il y aura discussion entre ceux qui voulaient rejeter les médias en bloc et ceux qui qui pouvaient en accepter, parce qu’ils connaissaient le journaliste ou que c’était leur radio habituelle. Cependant France bleu ne pourra pas couvrir l’Assemblée des assemblées à Saint Nazaire. Pour la presse écrite certains militants très déterminés bloqueront les centres d’impression pour empêcher la parution des journaux. Le responsable d’un journal a dû aller parlementer avec les bloqueurs plusieurs heures, il lui a fallu discuter, expliquer, négocier pour obtenir la levée du blocus et laisser son journal être diffusé. Il semble se dégager un peu comme une notion de « média ami » ou de « média ennemi ». En tout état de cause, un rédacteur en chef constate : « nous avons été obligés d’assumer une responsabilité collective des médias ».
Ce rejet n’est pas univoque, une journaliste société de Ouest-France dit n’avoir jamais eu de problème d’accès. Tel est le cas de nombre des indépendants, qui prenaient le temps et expliquaient. Peut-être aussi se sentaient-ils des affinités avec le mouvement ? Deux journalistes font aussi le constat qu’entre le début et la fin du mouvement, les Gilets jaunes mobilisés ont changé de profil : « Au début, c’était plus festif », mais au fur et à mesure « l’accueil s’est dégradé car les gens présents étaient plus radicaux ». On constate donc une évolution parallèle, dichotomique, à partir d’un même climat de défiance à priori : des journalistes qui réussissent à se faire admettre plus ou moins facilement par le mouvement et entrent en dialogue, alors que d’autres sont en butte à une hostilité plus marquée au fil de ce qui est perçu comme une « radicalisation ».
Polarités
Sans que la discussion ne prenne à aucun moment un tour polémique, celle-ci va révéler des positionnements très distincts, une ou des, sinon de coupures, du moins des polarités entre approches journalistiques. L’un des pôles serait constitué pas des journalistes indépendants, un autre se retrouverait dans des médias d’enquête à l’image de Médiapart et Médiacités, une troisième serait celle des rédactions des médias locaux. Des différences sont ainsi sensibles dans les temporalités, les définitions de sujets et d’angle, dans les relations avec les personnes mobilisées, dans la valorisation de modes d’actions (Assemblées, relation avec les organisations syndicales et politiques, etc.), dans le traitement et l’interprétation de la violence.
Questions de temps
Les journalistes indépendants travaillant pour des médias d’enquête vont pouvoir travailler dans la durée. « Je n’ai rien publié pendant un mois ». Tout comme ils ont plus de latitude pour le lieu « j’ai décidé de sortir de Nantes ». Ils ont aussi plus de liberté de choix de sujet d’approfondissements. Pour l’une par exemple, la question des femmes dans le mouvement, d’abord traitées comme « femmes de Gilets jaunes », appréhendées par la suite comme « militantes ». Les correspondants seront très dépendants des consignes du siège : que les manifestations pour l’un, être une « vigie pour les manifestations nantaises » d’une agence, pour l’autre, que les ronds-points pour d’autres, se retirer des manifestations devenues trop dangereuses pour une autre encore. Quant aux médias locaux, ils devaient se plier à la temporalité du mouvement, avec les manifestations de fin de semaine. La question se double pour eux des moyens journalistiques, peu nombreux, par exemple à France bleu. Le week-end posait des problèmes des faibles effectifs de permanence, une seule personne, parfois un stagiaire ou un pigiste. Le même manque de moyens a empêché les radios et télévisions locales de détacher quelqu’un pour un suivi dans la durée, du mouvement. Le temps long n’existe pas dans « nos rédactions de France bleu », idem pour France 3. Ce temps qui nous permettrait d’anticiper ou d’expliquer ce qui peut arriver demain. Pour les quotidiens, des spécialistes société pourront toutefois approfondir en prenant le temps.
Disponibilité à l’égard du processus social
Sans qu’il soit question d’empathie, une dimension particulière de la discussion nantaise pourrait être formulée en termes de disponibilité à l’égard du processus social, une manière d’évoluer en parallèle. « J’ai grandi avec le mouvement des Gilets jaunes » dira une indépendante. C’est une expérience très personnelle. Un autre relève un changement dans le traitement, le type de sujet. Ce n’est plus le surplomb. D’aucuns parleront d’avoir réussi à faire bouger les « chefferies ». Il y a là un écho au séminaire parisien ou des cadres des rédactions de France2 et de l’Humanité, disaient avoir appris quelque chose que l’on ne savait pas avant ce mouvement, les obligeant à inventer notamment des formes nouvelles de proximité.
Ce parallélisme des évolutions, amène certains à évoquer la manière d’exercer le métier. C’était différent de traiter des mouvements où il suffit d’identifier et interroger le délégué syndical. Un indépendant, parle de « tout refaire », de « reconstituer un réseau », de « trouver de nouveaux relais ». « Impossible de faire du fond sans un réseau ». Valorisant cette expérience comme une façon de sortir des schémas habituels, des routines.
Observation d’une expérience d’élaboration politique
Au départ il y a le constat de l’inexpérience, de l’absence de lien avec les acteurs de la contestation, traditionnels. Ils n’étaient pas positionnés à gauche. Il y aura même des expressions problématiques, antisémites par exemple. Ils démarrent avec des revendications « baroques », « très sommaires » : prix du gasoil, 80km, etc. En 2019 s’est produit une maturation politique, avec des formes d’expression plus agressives et des revendications de justice sociales, d’environnement, sur la disparition des services publics, etc. qui seront saluées par la gauche. Observation dans une ville comme Chateaubriant, par l’un des journalistes d’une vraie école politique, des semaines à parler ensemble, parler de la société, participer à une élaboration politique. Après les samedis, il y aura des « dimanches », à la Bourse du travail, dépassant la défiance des syndicats. Des Gilets jaunes sur des listes municipales. L’écriture d’un livre « « Gilets jaunes en Vendée ».
Cette lecture, plutôt partagée par les journalistes indépendants, va se trouver plutôt formulée en termes de processus de sociabilité, de processus social, besoin de de parole, besoin de se retrouver et d’échanger, en milieu rural, par des journalistes qui font une lecture moins politique. Des Assemblées générales vont révéler des distinctions entre ceux des ronds-points et d’autres devenus très politiques. Un journaliste parle d’une « scission » au sein des Gilets jaunes, les uns appelant « traitres » ceux qui ont fini par politiser leur discours.
La violence
Une fois encore le thème de la violence a occupé une large place dans les échanges. En premier lieu fut abordé le thème de la violence des manifestants, voire sur certains ronds-points. Cependant celle-ci fait débat entre ceux qui l’ont éprouvée et ceux qui disent ne pas y avoir été confrontés. Son traitement dans l’information est surtout discuté par des journalistes indépendants qui voient dans cette mise en avant, une manière de « dépolitiser » le mouvement ou d’avoir par la même évité d’aborder sa complexité. Cependant, plus qu’ailleurs, celle-ci est relativisée au regard d’autres mouvements qu’ont eu à traiter les journalistes nantais. Quelques journalistes sont par ailleurs portés à monter en généralité, en s’interrogeant sur la montée au fil des années de mouvements toujours plus violents, qui font planer le risque accru de mort, sans compter la multiplication de blessés graves, souffrant parfois de lourdes séquelles.
La discussion la plus importante va concerner sur les violences policières et la place que leur ont donné les médias. Les journalistes indépendants ont tendance à reprocher aux rédactions locales d’avoir tardé à les traiter, ainsi que d’avoir porté un regard « plutôt détaché » sur celles-ci. Mais plusieurs journalistes ont souligné qu’avec les manifestations urbaines de l’extrême gauche et de la ZAD, la perception de la violence a peut-être été anesthésiée pour le mouvement des Gilets jaunes, car cela n’est pas apparu plus violent que « d’habitude », voire un peu moins. « A Nantes, on a l’habitude des violences émeutières ». D’autres insistent sur le fait que les hiérarchies – « qui ne vont pas sur le terrain » – n’en avaient peut-être pas assez conscience et freinaient sur le sujet. Il reste que des journalistes reprochent que les médias locaux « n’ont pas pris position », l’une d’entre eux remarquant « il n’y a pas de neutralité médiatique » sur un tel sujet.
Le thème aurait mis plutôt du temps à sortir, et ce serait les signalements de David Dufresne, qui comme à Rouen ou Toulouse, à la mi-janvier aurait fait basculer le traitement par les médias. La question posée, d’une tentation de protéger les sources sera rejetée par un membre d’une hiérarchie, qui évoque le côté vain d’une telle occultation, au temps des réseaux sociaux. Une journaliste de France3, contestera à sa manière le reproche du retard en rappelant la réalisation d’un reportage sur les violences policières vis-à-vis des mouvements sociaux, avant même celui des Gilets jaunes, au sujet des manifestations de la loi Travail. Néanmoins, l’un des participants rappelle qu’au moment des manifestations contre la loi Travail « un rang de journalistes avait été gazé sciemment » et « cela n’avait pas été médiatisé ». Et de conclure par un regrat : « on aurait dû ». Ne faudrait-il pas d’ailleurs aller plus loin, sur le sujet, des « suites judiciaires », voire des « violences judiciaires », après avoir entendu la lourdeur des réquisitions des parquets en comparution immédiate, avec les condamnations à la prison à la clé.
Les forces de l’ordre – un problème…
La question des violences policière est devenue un problème crucial dans le travail des journalistes sur le terrain. Les journalistes se sont longtemps protégés derrière les lignes de CRS en cas de violence. Ils ont aujourd’hui franchi la ligne, certains sont entre les « deux feux » ou du côté des manifestants. Ils se retrouvent alors complètement exposés, comme les photographes, les journalistes de france3, leurs agents de sécurité. Ils subissent des attaques, des tirs de LBD. Il y a même eu un cas d’arrestation d’un agent de sécurité d’un journaliste France3, prétendument pas identifiable. Le sujet est particulièrement aigu pour les photographes qui concentrés sur ce qu’ils traitent et ne voient pas ce qui les menace de part et d’autre. Faut-il pour se prémunir être facilement identifiable ou au contraire ne pas l’être du tout, les avis divergent et aucune de ces options ne paraît réellement protectrice. De même que discuter avec les autorités de la police serait inutile alors que ce sont les CRS et les gardes mobiles qui agissent et non les policiers locaux. En tout cas une journaliste (puis d’autres acquiescent) indiquait à son agent de sécurité qui la protégeait de regarder surtout du côté des CRS considérant que c’est de ce côté que le principal risque provenait. « On est gêné dans l’exercice de notre métier par ces armes dites non létales mais qui sont très dangereuses ».
Une réflexion s’ensuit sur le fait que les expériences passées d’émeutes urbaines à Nantes conduiraient le préfet et la police à être plus réactifs et plus brutaux, pour canaliser les débordements, ce qui expliquerait que lorsque David Dufresne établissait son bilan des 800 premiers signalements, Nantes arrivait troisième pour le nombre de blessés.
Le piège de la répétition
La question posée de la durée exceptionnelle du mouvement ne fait pas émerger ici les thèmes de la fatigue, de l’usure, de la peur ou du burn out. L’obsession est plutôt celle du renouvellement des angles. La répétitivité d’être chaque week-end sur les manifestations pour traiter les éventuels débordements, vide de tout intérêt de traitement. « La répétition ennui le public comme les sources ». D’aucuns regrettent les reportages intéressants qui auraient pu être faits sans cette obligation de couvrir en produisant une information qui n’avait plus aucun intérêt.
Se préparer
L’accord se fait au terme du séminaire sur la nécessité de se préparer à un retour de la mobilisation, « avant que cela pète, à la rentrée ». Une convergence des soignants et des Gilets jaunes ? « Le mouvement continue en souterrain ». Comment allons-nous traiter cet automne. En témoignant ! avance un participant.
Jean-Marie Charon, Arnaud Mercier, avec le concours de Jacqueline Papet
Photo Elsa Gambin
#InformerSurLesGJ
Il y a un an déjà, commençaient les premières mobilisations des Gilets jaunes. Scandées au rythme des manifestations hebdomadaires, prenant simultanément la forme des occupations de ronds-points le traitement du mouvement fera polémique, à commencer de la part des Gilets jaunes. Chacun a sur le sujet ses représentations et ses impressions, nourries de ses expériences personnelles.
Il est temps de revenir sur ce traitement en mettant à plat contenus des médias d’information et témoignages de deux qui les produisent. Telle l’ambition partagée par Les Entretiens de l’information, l’Institut français de presse (IFP) et l’INA. D’ici quasiment une année (juin 2020), ils se proposent d’organisée une rencontre où seront discutées travau d’étudiants et de chercheurs, ainsi que le fruit d’un ensemble de séminaires de journalistes tenus à Rouen, Paris, Lyon, etc.
La circulation et la discussion des échanges dont font l’objet les séminaires de journalistes appellent la création d’un espace de présentation et de rencontre. Le site de l’Observatoire des médias semblait prédisposé à jouer un tel rôle. Pour chacun des séminaires il offrira une synthèse des échanges, ainsi qu’un ensemble de contributions, réactions, commentaires proposés par quelques-uns de ses participants.
Retour donc sur le séminaire tenu en distanciel à propos de Nantes le 18 juin