Hier soir, TF1 misait gros. Très gros. Grosse promo. Très belle couverture média. Et slogan répété partout : « c’est une invention, et cela a coûté très cher ». Résultat, un mix sans âme entre Koh Lanta, Fort Boyard, avec un soupçon d’Intervilles, une pointe de Palace pour le côté décors en carton pâte (mais sans l’humour).
Les audiences
Alors, regardons les audiences. Benoît Daragon, sjournaliste médias au Parisien annonçait la couleur ce matin : « Bon lancement pour #DistrictZ de Denis Brogniart [ou plutôt « d’Arthur »?] hier soir sur TF1 avec 5,36 M de téléspectateurs, et 26,1% de PDA. »
Mais il y a un « Mais ».
«Mais c’est France 2 qui est en tête avec la série « César Wagner » (5,43 millions de téléspectateurs, mais que 21,9% de PDA) »
En regardant de plus près, on peut à la fois remarquer ces audiences, mais il faut en regarder la courbe :
Gros enjeu pour la chaîne et pour Arthur, le producteur
Mais l’émission elle même est un gros enjeu. Selon nos informations du Figaro, « chaque épisode a coûté entre 850.000 et 900.000 d’euros ». Le quotidien poursuit :
Un gros pari industriel, aussi bien pour TF1 que Satisfaction, la société de production d’Arthur, qui dit avoir investi dans le projet, «plus de 2 millions d’euros. La chaîne nous a donné une enveloppe, mais en tant que producteur, il est normal de prendre aussi des risques», insiste l’animateur.
Un pari qui se voit aussi aux prix des spots de pub : 101.000 euros brut les 30 secondes, soit un peu plus que la coupure pub pendant «Koh-Lanta» à la mi-novembre, qui était elle commercialisée 100.000 euros brut les 30 secondes.
Dans le document de rentrée de la chaîne,
L’émission produite par la société d’Arthur est la première citée :
Dans l’une des présentations financières présentes sur le site de TF1, l’émission a aussi une très bonne place :
Et si cela ne tenait pas la route? Pourquoi ce désamour à chaque coupure pub?
Les téléspectateurs se sont largement moqués de DistrictZ sur les réseaux sociaux
L’accusation de plagiat, ou de la forte inspiration avait une bonne place hier soir sur Twitter.
Le hashtag #DistrictZ représentait 15 400 messages émis par 1300 auteurs uniques.
Le hashtag #fortboyard, au même moment, était présent dans 417 messages emis par 47 auteurs.
Le hashtag #Kohlanta était lui présent dans 721 messages émis par 77 auteurs.
Mais ce n’est pas tout.
Le message le plus repris est celui-ci avec 2900 interactions :
https://twitter.com/nsparadra/status/1337491605859823623
Le deuxième avec 1700 interactions est celui-ci :
Professeur Z = Père Fouras
Denis Brognart = Olivier Mine
Lingots = boyards#DistrictZ = copie de Fort Boyard pic.twitter.com/P0xeOa4VC6— Kinder Sans-Surprise (@OuafaLaBerkania) December 11, 2020
Et voici le troisième avec 1500 interactions :
On peut voir que les 3 premiers tweets ci-dessus sont eux issus de « vrais gens » et sont assez clairs…
Mais qu’en est-il du volume global de tweets tout au long de la soirée? Il est un poil « faussé ». Car Arthur a fait comme a son habitude de la retape, en relayant les messages positifs avec son compte suivi par 1 701 289 followers.
C’est ce que l’on peut voir ici :
Un autre indice. Les images les plus reprises ne sont pas les leurs :
Les messages positifs et les messages négatifs.
En continuant à faire un peu de data sur les messages publiés pendant l’émission, on peut voir des chiffres se dégager :
Cette émission survendue, trop longue, et dont on ne comprend la mécanique que bien trop tard a coûté très cher. Et curieusement, un côté carton pâte un peu cheap en ressort. Suite au prochain épisode.
Bonus : Pour comprendre les espoirs de la chaîne, voici le webinar de TF1 Publicité pour présenter le programme :
Mise-à-jour du 13 décembre 2020 :
- ajout du graphique des courbes d’audience le soir de la diffusion du premier prime de DistrictZ.
- ajout des like Twitter de Guillaume Ramain.
Des réactions au sein de l’équipe de production de Fort Boyard
Voici les like Twitter du compte du Producteur artistique de l’émission de France 2 Fort Boyard, Guillaume Ramain :
Créateur et rédacteur en chef de L'Observatoire des Médias. Journaliste, consultant. Conseil strat. digitale. Intervenant : ESJ-CFPJ-IPJ-CELSA. Ex Libé, LePost.fr.