Roselyne Bachelot, sensibilisée aux menaces qui pèsent sur les journalistes de plusieurs groupes de presse va lancer une « Mission sur les conditions d’accès aux aides à la presse ».
► Les aides indirectes à la presse pourraient être conditionnées, comme la TVA, à l’emploi de « vrais » journalistes ◀︎
Le cabinet de la Ministre estime pouvoir faire pression avec cette nouvelle mission et la CPPAP sur les groupes de presse qui fabriquent des titres et des sites web avec des employés qui ne sont pas journalistes.
Exemple récent : le groupe Reworld Media a reçu 33 millions de prêts garantis par l’État et fait appel de plus en plus à des « éditeurs de contenus » qui ne sont pas forcément des journalistes.
Le Ministère vient de publier ce communiqué :
La ministre de la Culture, Roselyne BACHELOT-NARQUIN, a confié à Mme Laurence FRANCESCHINI, Conseillère d’Etat, présidente de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), une mission de réflexion sur les conditions d’accès aux aides à la presse et notamment celles relatives à la composition des rédactions.
Si les titres de presse doivent aujourd’hui présenter un « apport éditorial significatif », l’accès au régime économique de la presse, via l’inscription sur les registres de la CPPAP, n’est assorti en tant que tel d’aucune condition quant à la présence de journalistes au sein des rédactions.
Seuls les services de presse en ligne d’information politique et générale doivent comporter au minimum un journaliste professionnel au sens de l’article L.7111-3 du code du travail au sein de l’équipe rédactionnelle.
Alors que la lutte contre la manipulation de l’information est aujourd’hui un enjeu majeur pour nos sociétés démocratiques et que le renforcement des exigences déontologiques et la séparation nette entre l’information et la publicité sont nécessaires pour renforcer le lien de confiance entre les médias et le grand public, les changements récents constatés dans les rédactions de certains titres plaident pour un renforcement de l’exigence journalistique. Ils posent ainsi la question de la nécessaire présence de journalistes professionnels pour pouvoir accéder aux aides à la presse, en particulier pour la presse d’information politique et générale.
Les conclusions de cette mission sont attendues pour la mi-mars prochain.
Un message semble avoir été envoyé aux patrons du groupe Reworld Media : la SDJ su magazine Science et Vie a immédiatement relayé le communiqué du Ministère :
"Alors que la lutte contre la manipulation de l’information est aujourd’hui un enjeu majeur pour nos sociétés démocratiques et que le renforcement des exigences déontologiques et la séparation nette entre l’information et la publicité sont nécessaires pour…
— Société des journalistes de Science & Vie (@SDJ_Science_Vie) December 24, 2020
C’est un acte important de la part du Ministère. Je vous mets le communiqué en PDF pour pouvoir l’encadrer :
Créateur et rédacteur en chef de L'Observatoire des Médias. Journaliste, consultant. Conseil strat. digitale. Intervenant : ESJ-CFPJ-IPJ-CELSA. Ex Libé, LePost.fr.