L’Observatoire des Médias a demandé à Cyril Petit, Directeur adjoint de la rédaction du quotidien Le Journal du Dimanche de nous donner sa vision de l’avenir des médias en France en 2021.
► Et si 2021 était l’année du journal. Peu importe le support, il faut entendre par là un produit journalistique ordonné, hiérarchisé, édité, vérifié, illustré. Et forcément fermé, avec un début et une fin. Il constitue un rendez-vous fixe dans la journée. Une stabilité dans un monde bouleversé. Parce qu’un journal, c’est aussi un moment !
► A la télévision, les JT ne sont pas morts et sont même renforcés par la crise du Covid. On a vu l’effervescence autour du 13 heures du retraité Jean-Pierre Pernaut sur TF1, qui reste avec la grand-messe du 20 heures un moment phare de l’information des Français. Ils continuent à se renouveler. En 2020, les journaux radio en général ont perdu des auditeurs, la faute au changement des habitudes des Français et au télétravail. En 2021, ils pourraient rebondir.
► En numérique, les newsletters deviennent un format journalistique à part entière. Certaines comme Chez Pol de Libé, Le Journal de Demain du JDD [autopromo], Brief.me ou encore Bulletin sont de vrais journaux, hiérarchisés et fermés, à lire en intégralité sur son mail, sans être balancés de lien en lien. En 2021, Politico va lancer en France sa newsletter quotidienne sur la politique. D’autres suivront forcément. Des sites comme Mediapart continuent de revendiquer ce côté “journal” fait d’éditions quotidiennes portées par la home, qu’on appelle aussi la une.
► Et les journaux en papier ? A quelques exceptions près, la baisse de la diffusion en version imprimée touche tous les titres. Mais, on le voit lors de grands événements – élections, procès, décès, compétitions sportives –, l’histoire a besoin d’être imprimée. Pour L’Equipe, deux grands événements s’annoncent, si la situation sanitaire le permet : les JO et l’Euro de foot. Et les quotidiens régionaux restent pour beaucoup de vrais rendez-vous incontournables du réveil.
► Dans tous les cas, les ventes numériques des marques historiques progressent (Le Monde par exemple vise le million d’abonnés pour 2023). Il faut y voir une adhésion pour les contenus des sites web certes, mais aussi – et même s’il a déjà enterré cent fois – un intérêt pour la lecture des PDF ou des versions électroniques, meilleure façon de bénéficier sur écran des atouts d’une mise en page papier.
► En 2021, on continuera à inventer des formats. En n’oubliant jamais que dans journalisme, il y a… journal.