En août, un rapport de Thomas Patterson, du Joan Shorenstein Center de Harvard, avait constaté (pdf) que les sites de journaux des petites villes croissaient moins vite que ceux des grandes villes.
Pour mon mémoire, à la fac, j'ai mené une nouvelle analyse sur ce thème. Les résultats obtenus confirment et précisent ceux de Patterson.
Pour 43 quotidiens américains, j'ai croisé le lectorat (chiffres Newspaper Association of America) avec la croissance de leur site entre octobre 06 et octobre 07 (chiffres Compete). L'échantillon comprend des journaux moyens et gros. Le plus petit, le Syracuse Post-Standard, est lu par 240.000 personnes hors-ligne.
Le modèle indique que 100.000 lecteurs supplémentaires augmentent la croissance du site de 0,9 points. La valeur p obtenue (0.0509) permet d'affirmer que les résultats sont relativement significatifs.
Concrètement, ça veut dire que les marques moyennes se transposent mal sur le web. Trop petites pour devenir des références, à la New York Times ou Guardian, et trop grosse pour l'hyperlocal, il ne leur reste plus qu'à couler tranquillement.
Les échelles de l'info se réorganisent avec la technologie. Les coûts fixes de la presse nécessitent des marchés de plusieurs centaines de milliers de consommateurs. Sur le web, cette contrainte disparait. Dès lors, les consommateurs délaissent les marques qui les touchent le moins, celles trop généralistes mais pas assez crédibles.
Les consommateurs quitteront-ils définitivement les sites de journaux ? Que signifie la longue traîne pour les marques traditionnelles ? Les réseaux de blogs représentent-ils l'avenir des groupes médias ?
Retrouvez les réponses dans ‘Brand Fragmentation on the Online News Market', sur vos écrans fin mai 2008.
Nicolas Kayser-Bril est étudiant en économie des médias. Il blogue sur Window on the Media et prépare actuellement une étude des médias postsoviétiques avec le projet Vostok2.0