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« Le Parisien » : 163 salariés votent un débrayage, 143 contre. Une grève contre un plan d’économies imposé par LVMH

« Le Parisien » : 163 salariés votent un débrayage, 143 contre. Une grève contre un plan d’économies imposé par LVMH

une fictive de la rubrique Médias du Parisien

Les salariés du quotidien Le Parisien, réunis en assemblée générale à l’appel des syndicats, ont voté jeudi 6 mars une grève de vingt-quatre heures à compter de vendredi minuit. Sur 319 votants, 163 se sont prononcés en faveur du débrayage, tandis que 143 ont voté contre. Une motion de défiance à l’égard de la direction a également été adoptée avec 245 voix pour et 44 contre.

Cet billet est illustré par une Une modifiée de la rubrique Médias du site du Parisien. On vous laisse deviner l’article qui n’y sera jamais publié.

Inquiétudes des Salariés

L’annonce de la suppression de 29 postes à la rédaction et de dix postes supplémentaires aux fonctions support a ravivé les inquiétudes des salariés. La direction, dans un courrier adressé aux employés, a défendu son plan d’économies comme un mal nécessaire pour compenser les pertes importantes du journal et la baisse de la moitié des lecteurs papier en dix ans.

Réorganisation Éditoriale

Le plan d’économies inclut une réorganisation éditoriale visant à « décloisonner » et « mutualiser » le travail des journalistes. Des pôles thématiques seront créés, regroupant les journalistes autour de thèmes comme la politique, l’environnement, et la vie privée. Le service des sports devra se concentrer sur l’actualité du Paris Saint-Germain et de l’équipe de France de football.

Critiques Internes

Plusieurs sources internes, citées par exemple par Mediapart, dénoncent ce plan comme un simple jeu de chaises musicales visant à supprimer des postes sans véritable projet éditorial. La direction a admis que ce plan se traduirait par une « baisse des ambitions » du titre, ce qui a motivé certains salariés à voter la grève.

Impact sur les Éditions Locales

La suppression de postes dans les éditions locales entraînera la fin de la présence systématique d’un journaliste de permanence dans chaque département francilien. Les absences ne seront pas toujours remplacées, ce qui inquiète les journalistes quant à la couverture de l’actualité locale.

Interventionnisme de LVMH

L’actionnaire LVMH, dirigé par Bernard Arnault, refuse de financer les pertes importantes du journal, estimées à 33 millions d’euros pour 2024. Des inquiétudes persistent concernant l’interventionnisme de LVMH sur la ligne éditoriale du journal, avec des cas de censure signalés par la SDJ du quotidien.

Exemples de Censure

Un article sur l’immobilier dans le quartier du « triangle d’or » à Paris a vu un paragraphe supprimé, désignant LVMH et Kering comme responsables de la flambée des prix. Un autre article sur une affaire de vol impliquant une employée de Dior a également été modifié sans l’accord des auteurs. Dans les deux cas, les justifications du directeur de la rédaction, Nicolas Charbonneau, passent mal. Celui-ci nie l’existence de consignes liées à l’actionnaire, affirmant que les modifications répondent à des problèmes d’angle. La SDJn, pour sa part, rappelle que les journalistes du Parisien militent pour une information complète et équilibrée.

À quand un nouvel épisode de tension au sein du Parisien avec son actionnaire milliardaire ? Un salarié du journal interrogé par l’Observatoire des Médias nous confie : « On n’est plus en capacité de faire 8 jours de grève ».

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